Le trio bruxellois Baby Fire nous propose le morceau Eternal avec comme invitée Laetitia
Shériff (guitare baryton, chant), en prélude au prochain album qui aura
pour titre Grace. "Ce morceau a été enregistré à Bruxelles
juste avant le confinement, lorsque Laetitia tournait en Belgique avec son
ciné-concert pour Le Ballon Rouge. Nous nous étions liées d'amitié lorsque Baby
Fire avait assuré la 1e partie de Laetitia à Bruxelles en 2015." (Dominique
Van Cappellen-Waldock).
Au sein du trio il y a : Dominique Van Cappellen-Waldock (chant, guitare, loops), Lucile Beauvais (guitare, claviers, chœurs)
Cécile Gonay (batterie, violon, chœurs).
La musique de Baby Fire est un mélange de rock sombre, tendu, de cabaret noise
littéraire, de blues enfumé, de pop aéré et de chanson non binaire. On est avec
elles dans l’esprit d’artistes et groupes tel que PJ Harvey, Shannon Wright,
Nick Cave, Sonic Youth/Kim Gordon, Lydia Lunch. Pour la petite anecdote,
il est "drôle" que cela soit le chanteur guitariste de hard rock Ronnie James Dio (Dio, Rainbow, Black
Sabbath) qui est encouragé Dominique Van
Cappellen-Waldock à chanter. Il a eu bien raison !
C’est l’ami Cédric
qui m’a fait découvrir ce duo espagnol de Barcelone. Il avait pris une claque
(le mot est approprié) lors de leur passage au festival Idéal Trouble à La Station à Paris le vendredi 10
septembre 2021. J’écoute leur zique sur leur page Bandcamp. En effet, difficile
de rester de marbre face à leur musique techno synth-wave industrielle qui nous
envoies au meilleurs d’Einsturzende Neubauten (mais sans le matériel de
chantier, époque numérique oblige) et autres Liaisons Dangereuses et Chris
and Cosey.
Ainsi je me retrouve avec Cédric pour leur nouveau passage à Paris, le 2 novembre 2021 au Petit Bain. Pour découvrir un groupe
indus, c’est évidemment sur scène que cela se passe. Dame Area c’est Silvia
Konstance et Victor Hurtado. Elle, au premier plan derrière le
micro, aux percus métalliques, au synthé et en lien frontal devant et dans le
public. Lui, derrières ses synthés, aux percussions, « drum machine »
rythmique et divers effets sonores qu’il concocte avec son ordi et autres
ingrédients cachés du public. Comme au cinéma, ne regardons pas les trucages et
laissons-nous absorber par ce que l’on entend et ce que l’on voit. Malgré son
petit gabarit, Silvia Konstance n’a pas peur de se frotter au public, de
prendre pleinement toute la surface de la scène, du moins l’espace qui lui est
réservé, car ce soir ils sont en première partie du groupe Nihiloxica. Au fil du concert, leur musique prend de plus en plus
de volume, le fracas des percussions devient plus fort, plus tribal. Avec Dame
Area on marche d’un pas déterminé et en rythme. Pas la peine d’en rajouter,
le duo Dame Area est à voir sur scène, ils ont du répondant à offrir au public !
D’origine italienne, SilviaKonstance arrive
à Barcelone en 2014 pour travailler au centre culturel Màgia Roja. C’est là qu’elle rencontre le musicien et compositeur Victor Hurtado (Qa’a, Ordre Etern et
divers collaborations, dont avec Nurse
With Wound). En 2015, ils composent ensemble un morceau, mais c’est en 2017
que Dame Area prend naissance,
notamment suite au split de Ordre Etern.
Le duo (couple ?) habite, répète et compose au centre Màgia Roja où ils ont créé leur studio. Ensemble, l’inspiration se
passe très bien. Ainsi en seulement 3 ans, ils ont publiés deux albums, un mini
LP et 3 EP.
Après le concert, direction non pas le bar, mais le merchandising.
Il y avait deux modèles de t-shirt, l’EP Yo
Quiero, Yo Puedo et le mini LP La Soluzione É Una que j’ai acheté. Ils n’avaient
pas leur nouvel album Ondas Tribales
sorti en avril dernier. La Soluzione É
Una est sortie en mars 2020, ce disque contient 6 morceaux pour 29 minutes de
plaisir auditif. Sur la pochette, le label de Valence B.F.E Records a collé un sticker pour citer les influences : Throbbing Gristle, Diseño Corbusier, Chris and Cosey, Liaisons Dangereuses,
Einstürzende Neubauten, Soft Moon, Cabaret Voltaire, DAF. Nous voilà
prévenu !
Déjà une des qualités de Dame Area, ce sont les textes écrits en
grande majorité en italien par Silvia.
Cela lui permet de garder un lien avec son pays, vu qu’en Espagne elle parle
espagnol. C’est un bon choix, d’autant que la langue latine se marie très bien
avec les sons industriels et cold. Le mix entre l’expérimental, le rythme martial,
la pop synthétique et le chant féminin en italien est parfait. On entre immédiatement
dans les têtes en métal et en caoutchouc de Silvia et Victor. Pas
une seconde de faiblesse, chaque son, chaque instant porte à ébullition jusqu’au
sifflement infernal. Si vous êtes amateur du style électro indus et cold, Dame Area saura vous satisfaire !