mardi 30 juin 2020

TRANSVERSALES RECORDS: Un label qui ne suit pas une ligne droite


Comme avec les petits (par la taille de la structure) éditeurs de DVD/Blue Ray, tels que le Chat qui Fume, Artus Film, Potemkine, Blaq Out, Bach Film, Sidonie, qui font tous un travail éditorial magnifique pour nous faire découvrir des raretés et de l’introuvable, le tout avec des bonus de qualités, on retrouve le même esprit dans l’édition musical, notamment au format vinyle. Quelques petites structures sont apparues ces dernières années pour éditer des B.O. de films et des musiques exigeantes pour une écoute studieuse. Music Box Records c’est spécialisé pour les BO dans l’édition CD (et la distribution de labels internationaux), The Omega Production dans le cinéma fantastique français, le label rock Born Bad a également édité quelques BO, la structure Ecoutez le cinéma ! chez Universal grâce à Stéphane Lerouge a édité à ce jour plus de 60 B.O. de films ainsi que des coffrets, le label Replica qui réédite du très rare pour un prix accessible et saluons aussi le label anglais Finders Keepers et le label belge WéMé qui a déniché des raretés de De Roubaix. Le label qui nous intéresse pour cette petite chronique est Transversales Records.

Créé en 2017 par les musiciens Jonathan Fitoussi (également restaurateur d’archives à l’INA) et Sébastien Rosat, le label basé à Paris vient de sortir sa 16ème référence, et pas des moindres car c’est la B.O. du film Uccidete Il Vitello Grasso E Arrostitelo écrite en 1969 par le maestro Ennio Morricone.
Transversales Records (à noter son logo très design)  édite exclusivement en disque vinyle des BO de films des années 70, mais aussi de la musique électro acoustique, expérimentale et des sonorités que l’on peut rapprocher de la Library music. Et toujours de l’inédit ou une réédition d’un album devenue rare avec en prime un morceau bonus. Ainsi dans leur catalogue, on trouve pèle mêle des musiques de Philip Glass, Pharoah Sanders, Philippe Sarde, Bernard Parmegiani, Bruno Nicolai, François de Roubaix, Ennio Morricone… Chaque disque 33t, est à tirage limité, possède une très belle pochette, avec un ruban sur le coter qui donne des informations, et les éditions sont pour les audiophiles, car les pressages sont réalisés à partir des masters originaux. Et tout ce beau travail pour le prix normal d’un 33t, soit environ 20 euros. Par contre, à cause du tirage limité, quand une sortie vous tente, il est conseillé de ne pas attendre mamie pour faire son achat. Ainsi en seulement 3 ans, Transversales est devenu un label incontournable, de part sa sélection, son travail soigné et exigent, bref on guette chaque nouvelle sortie avec excitation, tel le collectionneur fan de musique qui veux avoir entre les mains un beau 33t qui réunis un bon enregistrement/son et une belle pochette.




A lire une longue interview des deux protagonistes de Transversales Records sur le site Section 26 :



lundi 29 juin 2020

NOVA MATERIA "Live at Home" et "All The Way" (Crammed Discs) – 19 et 26 juin 2020


Le confinement a été une période étrange, notamment pour les artistes de l’art vivant, dont leur travail est de le montrer, le faire écouter au public, soit une prise de contact vital et nécessaire, tant pour l’artiste que le public. Un artiste a besoin de créer, qu’importe la situation. Même 6 pieds sous terre ou dans les cieux, l’artiste doit surement gesticuler et faire travailler son cerveau. Ainsi pendant le confinement, comme il n’était plus possible de sortir, sauf pour aller voir son médecin, acheter à manger, faire du jardinage pour les chanceux et faire un footing dans son périmètre pour ceux qui ont besoin de l’effort physique, les concerts en live stream .0 ont commencés à paraitre sur la toile du net, pour montrer que l’artiste était encore en vie.
Le 24 avril 2020, le duo électro rock indus Nova Materia, a fait une performance live depuis son studio, le tout filmé par eux en noir et blanc. Le live, enregistré sur un 8 pistes est intense, animal, sensuel et bouillonnant. C’est clair, après l’écoute de leur set, notre masque de protection est déjà lavé, tant les 30 minutes et 60° d’adrénaline sont là. Ce style de performance nous mets une pression de plus, dans l’impatience de retrouver au plus vite les salles de concerts pour vivre les moments live à plusieurs et non pas dans son salon.
Cette performance nommé Live at Home est disponible sur toutes les plateformes numériques, ainsi que la réédition de leur premier EP All The Way sorti initialement en 2017.



https://soundcloud.com/crammed-discs/sets/nova-materia-all-the-way/s-4j0GOBJTSho

 
Je profite de cette news  pour remettre en ligne ma chronique de leur album It Come (Crammed Discs) sorti en septembre 2018.

 

 Quand un disque sort sur le label Crammed Discs, il y a de forte chance que l’on ne soit pas déçu. En effet ce label belge crée en 1980, a dans son catalogue des artistes étonnants aussi divers que Colin Newman, Minimal Compact, Bebel Gilberto, Konono n°1, Tuxedomoon, Aksak Maboul, Megafaun, Matias Aguayo. Et bien le duo Nova Materia confirme le goût exquis du label bruxellois en matière de musiques. Composé de deux ex membres du groupe chilien Panico, soit la française globe trotteuse Caroline Chaspoul et le chilien Eduardo Henriquez. Aujourd’hui installés à Paris, Caroline et Eduardo ont composé ce premier album dans leur studio. Nova Materia compose une musique organique avec des sons indus et des ambiances urbaines, parfois proche de l’univers poisseuse d’un film de John Carpenter (Assaut, Fog, The Thing). Pour avoir ce son, le duo utilise des tubes en acier, des plaques de fer, des pierres trouvés dans des chantiers ou dans la nature et des instruments traditionnels comme les guitares, mais ils sont utilisés comme des objets sonores. La force de leur son et des voix (parfois proche du chuchotement), est l’impact sensoriel qui colle au corps. Dès les premières notes de Procession on est porté par leur trance métallique, qui ne nous quittera pas tout au long de l’album. Fans d’Einsturzende Neubauten, Cabaret Voltaire, Young Gods, Fad Gadget et de Maud Geffray du groupe Scratch Massive, il y a de forte chance que vous soyez absorbé par l’urgence de leurs magnifiques compos. Cerise sur le gâteau (sans rajout de chantilly), il y a en guest Narumi Hérisson de Tristesse Contemporaine qui vient chanter sur le morceau tribal/trippant Kora Kora, à la production il y a DJ Chloé et Jérôme « Blackjoy » Caron et la pochette arty est réalisée par Camille Vivier. Bref, aucunes critiques négatives à formuler, tant cet album se déguste à chaque nouvelle écoute. On y découvre à chaque instant plein de nouveaux sons qui font plaisir à entendre. L’album de la rentrée, sans aucune hésitation !