dimanche 28 juin 2020

END OF THE NIGHT (1976-1983) - (Hold Fast/Light In The Attic) – 20 mai 2020


Une fois de plus le label américain de Seattle Light In The Attic, nous fait un beau travail de défricheur. Comme ici en France avec le label Born Bad, LITA réalise (entre autre) des compilations soignés avec des découvertes et quelques valeurs sure mais avec un morceau qui sort des sentiers battus. Bref, ces compilations sont réalisées par des passionnés. En ce qui concerne, notre sujet, c’est le label de Détroit Hold Fast qui a fait le boulot, mais grâce à la notoriété de LITA, ce double vinyle remplit comme un œuf, soit 29 groupes à l’affiche sera mieux exposé.
End of the Night (également le titre d’un morceau des Doors et si on y rajoute Till, titre d’une compilation des Stooges) est une compilation de groupes punk et HC de Détroit qui ont sorti un disque (souvent réduit à un 45t ou une K7) ou pas, entre 1976 et 1983. Dans la liste des noms, c’est que de l’obscur, mais du bon, voir du très bon. Ici l’essence punk est virale et authentique. Souvent le son est brut, plus proche du live que du son studio, et toujours avec l’énergie au centre du corps et de l’esprit. Si les noms des groupes n’ont pas dépassé les rues de Détroit, à noter que Wayne Kramer (guitariste du groupe local MC5) a produit les morceaux des groupes Cadillac Kidz et The Cubes et le guitariste Norman Westberg des Swans joue dans Route 666
Le punk rock a en 2020 environ 45 ans, si on ne remonte pas en 1966 avec les Seeds, Sonics ou encore avant avec les Pretty Things, et grâce à ce style de compile, on découvre des groupes au son qui vibre et qui nous rappelle d’où on vient, surtout si on a des cheveux grisonnants ! Bref un disque indispensable pour tout amateurs de rock qui transpire des pieds et ne supporte  pas les gestes barrières. Oui la musique rock c’est du contact, plein de bisous et parfois des douches à la bière !








STAPLIN "Neon Shades" (True Velvet Records) – 19 juin 2020


Neon Shades est le premier album du jeune duo français Staplin, avec aux commandes Norman Langolff et Arno Van Colen. Le nom Staplin fait référence au rôle de Bernard Blier dans le film Série Noir d’Alain Corneau, avec également l’écorché Patrick Dewaere et la débutante et toute jeune Marie Trintignant âgé de 16 ans. 
Staplin compose une musique raffinée et cinématographique. Dans l’esprit on pense à Air, Nouvelle Vague et à Massive Attack pour l’art d’accueillir sur ses morceaux, des invités de choix à poser leurs voix de velours. Ainsi, sur la musique aérienne du duo, Halo Maud, Sacha Sieff, April March et Mark Kerr apportent leurs personnalités vocales. De parts les arrangements soignés, avec une touche symphonique, comme échappé d’un film français des années 60/70, on pense évidemment à la complicité Serge Gainsbourg/Jean-Claude Vannier/Michel Colombier, les 12 morceaux de l’album sont d’une élégance qui fait chaud au coeur. Après les albums de Fred Pallem & le Sacre du Tympan, Pierre Daven-Keller et son lumineux Kino Music, Forever Pavot pour son album Rhapsode, Nicolas Godin pour sa BO de la série TV Au Service de la France et maintenant Staplin, il est clair qu’en France il y a des artistes de talent qui ont repris le flambeau d’un certain esprit sonore classieux à la française, digne de leurs ainés (Vannier/Colombier/De Roubaix/Estardy/Lai/Goraguer).
Et si la musique de Staplin venait apporter de la couleur et de la lumière à la banlieue sombre, grise, humide et sale du film Série Noir d’Alain Corneau ?







samedi 27 juin 2020

LE PARIS DES DISQUAIRES par Hervé Davallan (Jazz & Cie) – 20 juin 2020


Si de parts le passé, il y a eu quelques guides de poche sur le Paris Underground, Paris Rock (Parigramme), Paris Ville Rock (Tournon Carabas), Paris 200 bars concerts (Editions Bonneton), des revues spécialisées comme Nova mag, Zurban, des suppléments dans des magazines (Actuel, Globe, Inrocks, Tecknicart, Télérama/Sortir), des quotidiens (Libération, Le Figaroscope) en rapport à un évènement (fête de la musique, vacances d’été), à ma connaissance il n’y a pas eux un guide consacré exclusivité aux disquaires parisiens et proche banlieue. Maintenant ce guide existe. Il a pour nom Le Paris des Disquaires et il est sorti le jour du Disquaire Day.

L’auteur Hervé Devallan a arpenté tous les arrondissements de Paris pour aller à la rencontre des disquaires. On peut dire qu’il a fait son taf de journaliste, car son guide n’est pas juste un carnet d’adresses, mais bien une présentation de chaque disquaire avec une mine d’infos. Le tout richement illustré. Certes, certains disquaires n’ont droit qu’à 1/4 de page, quand d’autres en ont deux ou quatre. Comme dans tous les domaines, il y a des petits nouveaux, des moins connus et des institutions (Parallèles, Crocodisc, Le Yéti) qui ont ouvert leur boutique mi 70 en pleine période punk. Bon, je ne vais pas faire le résumer des boutiques, mais je peux vous dire qu’ils sont tous présents. Les disquaires pop rock indé sont les plus nombreux, mais il y a aussi certains qui sont spécialisé musiques du monde, classique, reggae, funk/soul, jazz. Sans oublier les singuliers comme le Thé Troc, Walrus et son bar, Lucky Records le spécialiste Madonna, Lavo//Matik qui mélange punk rock et street art, Ground Zero et ses meubles hi-fi, son auditorium, Zic & Bul pour vinyles et BD… Bref un guide complet qui va satisfaire les amateurs de musiques qui aiment avoir l’objet physique en main, les collectionneurs d’éditions originales, et les amateurs de bonnes affaires au rayon occasion. Seul petit bémol, si la couverture est belle, par contre le grain feutré du papier est trop fragile pour un guide, qui a pour vocation de vous suivre dans votre poche ou sac à dos.




Ci-dessous un article sur les pochettes de disques :
https://paskallarsen.blogspot.com/2020/06/la-pochette-vinyle-une-oeuvre-dart.html