Il est clair qu’à l’écoute du nouvel album de Frustration, les 20 années de leur existence
ne les ont pas assagie, Ils sont toujours en colère -surtout le chanteur Fabrice qui ne ménage pas sa voix-, leur
compos cuvées 2024 sont rempli d’adrénaline pour partir en action, mais pas que, car l'album réserve ses surprises. La pochette
réalisée par le fidèle Baldo (1) reflète
le mal être du monde face aux défit écologique en résultante à notre société de
consommation, qui est arrivé au bout de
sa boulimie pour remplir les poches des actionnaires. Le monde va mal, mais Frustration se porte bien !
C’est l’ami Vivian
Vogue qui m’a fait découvrir l’artiste Sierra,
quelques jours avant qu’il n’aille la voir en concert du Trabendo
à Paris le 31 janvier 2024. Dès mes premières écoutes disparates sur YouTube,
j’adhère direct à la musique électro synth-darkwave, EBM et plus, car parfois heavy. En activité depuis
2017, après six EP’s, en septembre 2023, Sierra
publie son premier album titré A
Story Of Angel. Sous le nom de Sierra,
il y a la parisienne Annelise Morel,
totalement en fusion, communion avec ses machines et ses néons fluo aux ambiances nocturnes.
Musicienne depuis son plus jeune âge, Annelise a commencée à jouer du piano,
du violon dans l’orchestre de Paris. Mais elle a détesté cette expérience. Ado,
elle découvre le rock, elle achète une guitare électrique. Au lycée elle découvre
la musique électronique, mais elle n’arrive pas à composer. L’informatique, les
logiciels, c’est abstrait pour elle. Elle revient à la guitare, plus l’harmonica
et le ukulélé pour composer une musique pop et folk. Mais c’est la musique
électronique qui lui plait le plus. Pour mettre un pied dans cette musique,
elle travaille dans l’audiovisuelle. Là, elle rencontre un compositeur qui va lui
montrer le fonctionnement d’un logiciel séquenseur. Quand Annelise
a commencée à maitriser l'outil électronique, là voilà prête pour
devenir Sierra. (les infos de ce
paragraphe proviennent d’une interview sur le site de Metalzone : https://www.metalzone.fr/interviews/194149-sierra-artiste-darkwave-plait-metalleux/
).
Photo @ Alice Teeple
Un premier EP en 2017 titré Strange Valley, suivi de trois autres disponibles en physique et
deux autoproductions (sur son label No
Shark Prod) en format numérique. Elle joue dans de nombreux festivals,
concerts, dont une tournée avec Carpenter
Brut, qui attirent de plus en plus de monde, jusqu’au premier album publié
sur les majors Universal et Virgin. Autant dire que depuis 2017, Sierra a fait du chemin, mais un chemin
où je ne l’avais pas croisé. C’est donc en ce début février 2024, que la
musique de Sierra vient se poser sur
ma platine vinyle. D’entrée, la pochette de A
Story of Anger impose la couleur : le noir, la pénombre où se trouve
au centre Sierra, debout, tout de
noir vêtu avec des yeux lumineux, comme si elle était un être venue d’une autre
planète. Sierra ne serait pas un être
humain ? L’album contient 11 morceaux qui alternent instrumentaux et titres
où l’on entend la voix humaine et mélancolique de Sierra. Côté son, A Story of
Anger est un album 100% machines à donner le blues aux fans de rock des années
50’s. Côté chant, Sierra nous perce
notre coeur avec sa voix mélancolique qui évoque Molly Nilsson, Miss Kittin et Maud Geffray. Sierra c’est bien investi pour nous offrir un album cohérent pour
le format album (l’électro préfère en général le format maxi), où les morceaux
s’enchainent comme le scénario d’un film de -par exemple- John Carpenter. De par le style, il est conseillé de l’écouter
à un bon volume, histoire de bien sentir le rythme techno indus, les basses
bien chauffantes. La force de l’album est d’être à la fois prenant de par sa
violence urbaine industrielle, son atmosphère de parking désaffecté aux abords
d’un centre commercial à l’abandon qui permet d’admirer les derniers graffitis,
et d’être mélancolique, façon new wave gothique perdu dans ses pensées qui
brassent du noir. A noter la présence de deux invités, Carpenter Brut sur Power
et Health sur Holding on to Nothing. Pour ce premier essai en long format, Sierra coche toutes les bonnes cases
avec brio : son, ambiance, mélodie, harmonie, rythme, chant. Du début à la
fin de l’album, on est en immersion avec sa musique. A condition d’aimer la
musique électronique dans le sillage darkwave et EBM.