Formé en 2015 par la
chanteuse multi-instrumentiste Cathy Lucas, le groupe londonien à géométrie variableVanishing
Twin, revient en formation trio avec un 4ème
album titré Afternoon X. Cathy
Lucas (voix, synthés, guitare) est accompagnée de la batteuse, percussionniste
Valentina Magaletti (Tomaga, Moin, Holy Tongue, UUUU) et du bassiste Susumu
Mukai (Zongamin). Le morceau titre est bien dans l’univers de musical de Vanishing
Twin, soit un mélange d’art rock, de krautrock, d’électro, musique
électronique, de pop et de kosmische musik. On va attendre sagement le 6
octobre pour découvrir les 7 autres morceaux prévu au programme d’Afternoon X (Fire Records).
Les bretons Delgado Jones
(Man Foo Tits) et John Trap (également représentant de Dieusur
le label brestoisL’Eglise de la
Petite Folie), sont des amis de longue date. Sur leurs albums respectifs et
concerts, ils n’hésitent pas à s’appeler pour s’entraider. Avec l’album The eye’(s), ils passent un nouveau cap,
en le composant entièrement à quatre mains et deux têtes, aidé pour les textes d’un
troisième cerveau nommé Louise Fromageau. Cet album conceptuel se veut
une B.O. de film imaginaire. Un film à classer dans le cinéma de genre, le
cinéma Bis, rayon giallo, thriller horrifique, slasher. Cette fausse B.O. contient
12 morceaux (à noter que tous les titres finissent par (s)) qui servent d’indice
pour installer l’ambiance, laisser libre court à l’imagination du spectateur
audiophile. Le style musical puise sa source dans les années 70, 80 et 90. On y
entend du rock, de la new wave, du prog, de l’indé, du punk, de la pop, de l’électro
dark. De parts les divers styles, on est proche de la compilation, avec des
morceaux piochés ici et là dans une bibliothèque de données, selon les besoins
du film. Il manque une unité de son, pour que le résultat donne une B.O.
originale composée exclusivement pour le film du réalisateur. On a l’impression
que nos deux artistes ont voulu mettre ici 50 ans de culture rock qui les ont
marqués depuis l’adolescence. Une sorte de best of, un récapitulatif de tant d’années
vouées à la cause rock underground, tant sur disque que sur scène, à travers
leurs divers expériences de groupes, de défrichage en solo. La pochette stylé
"affiche d’un film" de Alfred Hitchcock ou Brian de Palma est
réalisée par Laurent Richard. Elle a le mérite de nous installer direct
dans le genre de film qu’on va voir. Si vous rechercher le cow-boy solitaire, après
avoir accompli son devoir, chevauche son
cheval pour quitter la ville en laissant femme et enfant seules, le regarder se
diriger vers le coucher du soleil entre deux collines escarpées, vous êtes mal
barré. Ici le couteau à la fine lame tenu par un inconnu masqué qui aime les
gorges des jeunes filles vierges se prête mieux au synopsis de The eye’(s). Bonne séance !