Petite trouvaille du jour, Blake’s New Jerusalem, le deuxième album solo de Tim Blake, claviériste de Gong et d’Hawkwind. Cet album est sorti en 1978, il fait suite au classique Crystal Machine sorti en 1977. C’est la pochette qui m’a interpelé. Voir Tim Blake habillé d’une tenue "Disco Space Rock S.F.", un objet réfléchissant (un miroir ?) à la main, et autour de lui des synthétiseurs, une "big" table de mixage multi pistes et divers instruments pour faire des effets sonores, on peu dire que cela fait son effet. On se croirait dans un laboratoire construit pour un film de science-fiction style Starcrash : Le choc des étoiles de Luigo Cozzi (1978) où pour la série TV L’âge de cristal. Cette pochette est une belle invitation pour découvrir la musique de Tim Blake, qu’on imagine bien loin du reggae, du punk et du jazz. En cherchant des infos sur internet, j’apprends qu’il est pionnier dans l’utilisation de l’éclairage laser en concert, éclairage également nommé "Foudre laser" (sic). Oui, on est bien dans un film de Science-Fiction ! Avant d’écouter une note, à l’intérieur du vinyle 33 tours, il y a un incert qui nous indique les instruments utilisés par Tim Blake : Roland 100 system, mini Moog, Korg Polyphonic ensemble, des guitares qui produisent l’effet glissando, qui consiste à l'élévation ou l'abaissement constant et progressif de la hauteur d’un son. Tous ce matos, doit bien faire fantasmer tous les jeunes musiciens adeptes de la musique électronique.
Tim Blake a composé, joué, chanté, produit, enregistré l’album au printemps de la pleine lune de l’été 1978 au Ridge Farm à Capel dans la région du Sussex en Angleterre et au Studio Barclay à Paris, aidé de quelques ingénieurs, dont Dominique Blanc-Francart et le musicien Jean-Philippe Rykiel qui joue du mini Moog sur Passage Sur La Cité (Des Révélations) et sur le morceau fleuve New Jerusalem. Ce morceau éponyme est basé sur le poème Jerusalem écrit par l’artiste peintre William Blake (1757-1827).
Verso de la pochette de l’album "Blake’s New Jerusalem"
L’album commence doucement avec le morceau folk A Song For A New Age. Soit Tim Blake au chant, juste accompagné d’une guitare sèche. Sa voix évoque Jon Anderson de Yes. Pour entendre le son des synthétiseurs analogiques, bien ancré dans l’époque 70, les choses sérieuses commencent avec Ligthouse. Là, les sons/nappes space rock et cosmic music sont présente et ne vont plus nous lâcher jusqu’à la fresque New Jerusalem qui dure plus de 16 minutes et recouvre entièrement la face B de l’album. Le 3ème morceau, gravé sur la face A, titré Generator (Laser Beam) est un pur bonheur disco space qui donne envie d’enchainer avec un album de Giorgio Moroder et de Black Devil Disco Club. Le gimmick synthétique mêlé à la voix de Tim Blake est une petite gâterie kitch, auquel il est difficile de résister. L’instrumental Passage Sur La Cité (Des Révélations), au style Tangerine Dream, Goblin, Droids, nous téléporte direct en l’an 1975-78. C’est également une petite perle, qui fera des émules dans la scène new wave (Gary Numan, Ultravox, Visage). L'album s'achève avec la perle New Jerusalem, qui nous fait voyager à la fois de l'intérieur et de l'extérieur vers les étoiles. Un must du genre "musique synthétique sous acid". Il n’y a pas tromperie, la photo de la pochette réalisée par Philippe Dennis reflète bien la musique électronique, space SF et ambient de l’album.
A noter que les deux premiers albums solos (il y en a sept à ce jour) de Tim Blake sont publiés sur le label français Egg qui a duré toute la décennie des années 70, avec la publication d’artistes, groupes bien référencés : Alain Bashung, Heldon, Michel Magne, Conrad Schnitzler, Popol Vuh, Christian Vander, Gazoline, Patrick Vian.
Il est clair que les pressages originaux, restent plus audiophile que les rééditions lambda avec des pochettes à l’impression douteuse. Ce pressage français daté de 1978 de Blake’s New Jerusalem est un régal auditif, même avec quelques petits craquements, dût a son âge de 44 ans passés au contact d’une pointe en diamant.
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