samedi 6 novembre 2021

SPENCER CULLUM "Spencer Cullum's Coin Collection" (Full Time Hobby) – 24 septembre 2021


La photo de la pochette du premier album de Spencer Cullum donne d’entrée une indication de la musique que l’on va entendre. La photo, le graphisme de la pochette est dans la tradition des disques psyché country folk sortis fin 60 début 70 : Future Games de Fleetwood Mac, The Time Has Come d’Anne Briggs, Cruel Sister de Pentangle, Angel Delight de Fairport Convention, Elite Hotel d’Emmylou Harris, The Last Waltz de The Band et Stuck In Gear de Link Wray. Mais avant de causer de l’album Coin Collection, une petite présentation de ce nouvel artiste anglais, installé aux States à Nashville s’impose. En premier lieu, Spencer Cullum a appris à jouer de la pedal steel avec le légendaire BJ Cole. Ce musicien anglais a joué pour les plus grands : Humble Pie, Dave Edmunds, Nigel Olsson, Dick Rivers et Johnny Halliday -sic-, Roger Daltrey, T-Rex, Procol Harum, Kevin Ayers, Bjork et Joe Strummer pour ne citer qu’une infime partie de ses collaborations. Ainsi après l’apprentissage avec ce professeur de renom, Spencer Cullum a un bon bagage pour tenter l’aventure aux States. Avant de se lancer en solo, il va à son tour apporter son savoir-faire musical pour de nombreux artistes : Caitlin Rose, Kelsey Waldon, Nikki Lane, Miranda Lambert, Morica Rizzio, Lambchop, Andrew Combs … et Herman Dune (qui a quitté Paris pour San Pedro à Los Angeles), qu’on retrouve aux voix sur Coin Collection.

Photo @ Angelina Castillo

Après toutes ses collaborations, il était temps que Spencer Cullum se lance enfin en solo. Vu la qualité musicale de Coin Collection, Spencer Cullum a eu raison de prendre son temps, car le résultat est bluffant. Accompagné d’une dizaine de musiciens, de voix féminines, Spencer Cullum nous propose ici neuf morceaux pour 40 minutes de bonheur musical pour tous les amateurs d’ambiance psyché/prog folk sixties échappé du Laurel Canyon (The Byrds, Crosby, Stills, Nash and Young, The Mamas and the Papas), de l’école de Canterbury (Caravan, Gong, Soft Machine/Kevin Ayers/Robert Wyatt), de Nick Drake, Pink Floyd/Syd Barrett, Fairport Convention, Gram Parsons et même du Krautrock motorik de NEU ! sur l’étonnant Dieterich Buxtehude qui casse un peu le rythme boisé des autres compos. L’album a été produit avec Jeremy Ferguson (Lambchop) dans son studio Battle Tapes Recording de Nashville. Autant dire que l’acoustique est magnifique, on est immédiatement au cœur des sixties, quelque part dans un lieu verdoyant où il fait bon d’être en contact avec la nature. Attention, il n’est pas obligé de se mettre dans la tenue d’Adam ou Eve pour profiter pleinement des joies de la nature ! Le fait qu’il y ait de nombreux instruments de musique (clarinette, l’indispensable flûte, saxophone, violoncelle, piano, mellotron, synthétiseurs avec l’indispensable Moog, percussions, guitares, basse) et les voix d’anges à perdre pied, -soit tous les bons ingrédients pour accompagner la belle voix de Spencer-, donnent une richesse mélodique et harmonique aux compos qui vont se dévoiler au fil des nombreuses écoutes. Car il faudra savoir en abuser pour y découvrir ce que cache cette malle à trésor qui vient de surgir de Nashville. C’est clair, Spencer Cullum est un nom à retenir. Jonathan Wilson et Andy Cabic (Vetiver) ont de la concurrence !

https://spencercullumscoincollection.bandcamp.com/album/spencer-cullums-coin-collection-2021

https://spencercullum.com/





KIM "sings The Cure" (Autoproduction) – 05 novembre 2021


Le stakhanoviste bordelais Kim, qui tire plus vite que son ombre pour composer un nouvel album (depuis ses débuts en 1995, difficile de comptabiliser le nombre d’albums, EP’s, singles, compilations, collaborations qu’il a fait), nous propose un album de reprises du groupe The Cure. L’exercice est plutôt périlleux, d’autant que le fan pur et dur de The Cure n’aime pas qu’on touche, égratigne le répertoire très dense de ce groupe toujours en activité. De plus, Kim ne rend pas l’exercice évidant pour le fan du groupe et de Robert Smith en particulier, car ses versions sont en mode lo-fi/unplugged voix, guitare sèche. Au lieu de piocher ici et là des morceaux dans la longue discographie de The Cure, Kim reprend 11 morceaux du premier album Three Imaginary Boys sortie en 1979. Il ne manque que la reprise Foxy Lady de Jimi Hendrix et l’instrumental The Weedy Burton qui clôt l’album. Ainsi le son post punk, arty et rêche de l’album Three Imaginary Boys est ici en mode guitare sèche à la cool, avec un chant qui joue sur ses limites vocales. Chacun se fera une idée de ses reprises, en tout cas cette curiosité, uniquement publiée en numérique, possède une pochette rigolote, bien lo-fi.

https://kimmusic6.bandcamp.com/album/kim-sings-the-cure

https://www.facebook.com/popkim