lundi 12 juillet 2021

THE GURU GURU "I’t’s a (Doggy Dog) World – Live in Antwerp" (Rumble Heap Records) - 25 juin 2021


The Guru Guru (avec un The pour ne pas confondre avec le groupe allemand de krautrock Guru Guru) est un groupe belge qui compose une musique totalement borderline. C’est surement le tempérament belge qui leur fourni cette force pour mélanger au gré des morceaux, les styles noise HC, math rock, progressive music, indie rock, indus. Oui, leur musique est 100% élastique ! Tels des sales gosses, mais malgré tout suffisamment appliqués pour accoucher sans douleur et avec la banane, des morceaux qui font tilt aux oreilles et aux jambes, la joyeuse équipe de The Guru Guru a réuni ici des compos électriques qui font des étincelles (le port de lunette est conseillé pour protéger ses yeux !). Quelque part entre Faith No More, Butthole Surfers, METZ, Pere Ubu, The Jesus Lizard, Helmet, Marvin, les chemins de traverses de ce groupe sont semés de riffs et de rages communicatives. Après deux solides albums, voici un double EP (seulement en version vinyle) avec quatre nouveaux morceaux évidemment perchés et quatre live enregistrés au WAO à Anvers avec des morceaux extraient du deuxième album Point Fingers. Pour donner encore plus de folies aux nouvelles compos pas du tout installé dans « la zone de confort », le bassiste Brent Mijnendonckx a enregistré des sons de machines de l’usine dans laquelle il travaille. Bref, si la noise c’est votre dada, The Guru Guru est le bon cheval !


https://theguruguru.bandcamp.com/album/its-a-doggy-dog-world

https://theguruguru.com/

https://www.facebook.com/THEGURUGURU/




dimanche 11 juillet 2021

LEWSBERG "In The House" (Autoproduction) – 27 mars 2020

Le 2ème album du quatuor hollandais de Rotterdam Lewsberg est sorti en mars 2020, mais je suis passé à côté. C’est grâce à leur passage (en formation trio) au Garage Mu Festival à La Station Gare des Mines le 9 juillet à Paris (avec aussi à l’affiche les espagnoles Melenas - de Pampelune -, les parisiennes Mary Bell et les rouennais Unschooling), que je découvre leur nouvelle sortie qui date d’un an. Revêtu d’une pochette sobre toute en noir qui évoque la pochette White Light White Heart du Velvet Underground, la référence qui vient immédiatement à l’oreille à l’écoute de la musique de Lewsberg. D’autant qu’en concert le chanteur guitariste Arie Van Vliet joue aussi du violon comme John Cale, et son chant/parlé est dans le registre de Lou Reed. Mais qu’importe, depuis le split du Velvet, il y a eu un nombre conséquent de groupes de talents qui ont pris le flambeau (Television, The Modern Lovers, Young Marble Giants, Violent Femme, The Dream Syndicate, Opal/Mazzy Star, The Jesus & Mary Chain, Beat Happening, Yo La Tengo, Slint, Dean & Britta) et c’est clair, Lewsberg fait partie (avec dernièrement Dry Cleaning) de cette belle liste de groupes qu’on prend plaisir à écouter au fil du temps. On connait ce son sec, minimal, répétitif, entêtant par cœur, mais quand c’est bien fait, impossible d’y résister. La force du groupe est de faire une musique épurée jusqu’à l’os, tout en gardant la mélodie et l’émotion. Fragile, tendue et intense avec cette rythmique/riff lo-fi assassine, la musique de Lewsberg va directement à l’essentiel, sans aucun superflue. La musique est composée par le guitariste Michiel Klein et les textes sont écrits par Arie. N’oublions pas le batteur Dico Kruijsse et la bassiste Shalita Dietrich qui chante plus en concert que sur l’album. Espérons que par la suite sa voix sera plus présente sur les albums, car elle apporte une belle couleur aux compos. Bref, In The House en compagnie de Lewsberg, sa ne se refuse pas !

 

Lewsberg à La Station Gare des Mines - 9 juillet 2021 @ ph. Paskal Larsen

https://lewsberg.bandcamp.com/

https://www.lewsberg.net/




samedi 10 juillet 2021

CAN "Live In Stuttgart 1975" (Spoon/Mute/PIAS) – 28 mai 2021


 

C’est toujours un peu casse gueule de sortir un album live. Dans les années 70, ce type d’album était courant, notamment quand il s’agissait de clore un contrat avec un label, une major qui stipulais que le groupe ou le/la chanteur/chanteuse devait fournir cinq albums, alors s’il y avait une panne d’inspiration pour composer de nouvelles chansons, ou qu'il ou elle voulait allez voir ailleurs si l’herbe était plus verte, le groupe, l'artiste fournissait une compilation ou un live. Aujourd’hui époque 2020, les temps ont changés avec l’écoute de musique dématérialisée, à la limite c’est quoi un album ?. De plus sur Internet, notamment sur YouTube, il y a à foison des live, des archives à gogo bref, en 2021 c’est quoi au juste un album live édité en CD et en vinyle ? Pour avoir un réel intérêt, il est recommandé que le choix du concert soit judicieux, avec évidemment un bon son et surtout des inédits ou une interprétation des morceaux différentes des versions studio.


On peut dire que ce Live In Stuttgart 1975 de Can contient tous ces éléments, avec en prime le coté fétichiste de l’objet vinyle en le faisant en triple rondelles orange. Certes pour la qualité acoustique du son, le vinyle noir c’est mieux, mais la couleur orange s’est tellement plus pop ! Précisons que ce Live In Stuttgart 1975 est le premier volume d’une série de concerts retrouvés et remasterisés qui devraient sortir dans le commerce petit à petit sur le label Spoon (titre d’un morceau de Can qui figure sur l’album Ege Bamyasi -1972-), une branche de Mute.

En 1975, Can publie l’album Landed. On ne trouve aucuns morceaux de ce nouvel album sur ce live. Le groupe avait la particularité de ne pas faire une setlist avant de monter sur scène. Selon l’ambiance avec le public, l’acoustique de la salle, les morceaux jaillissaient d’une fusion, une télépathie entre les musiciens pour donner petit à petit corps aux morceaux. Parfois quelques notes d’un morceau gravé sur un album apparaissaient dans l’euphorie du titre improvisé en live. La force de Can est d’introduire le groove, la transe (la musique africaine est une de leur influence) dans leur musique à tiroirs, ainsi leur jam session accueille immédiatement le public pour partager en musique ces moments de communion. C’est le cas de ce live de 1975 qui contient cinq instrumentaux inédits. A noter que pour la version du vinyle, les 36 minutes de Drei sont réparties sur trois faces. Ce live est entièrement instrumental, car depuis Future Day sortie en 1973, le chanteur japonais Kenji Damo Suzuki a quitté le groupe et c’est Irmin Schmidt qui a repris le poste de chanteur. Sur cet enregistrement de 1975, il est aux synthétiseurs avec la formation historique du groupe soit Holder Czukay aux guitares, Holger Czukay à la basse et Jaki Liebezeit à la batterie. Les cinq compos créé lors de ce concert, sont dans l’esprit plus proche du jazz cosmique de Miles Davis époque Bitches Brew que du "format" Krautrock, du moins pour la musique, car pour l’effet d’adrénaline sous trip grâce à la rythmique "motorik", on a la came nécessaire pour les oreilles. Voyage mental dans le cosmos garanti sans risque d’effets secondaires non désirés. Mieux que des mots, place à l’action. Lâcher prise, installez-vous confortablement, écouter ce live en laissant la musique vous parler et vous transporter vers du positif. Le négatif, viendra si vous avez le malheur d’allumer la télé et de tomber sur une chaine d’info en continu. 


https://canofficial.bandcamp.com/album/live-in-stuttgart-1975