vendredi 30 avril 2021

PONTA PRETA "Tits Up" (Le Surf Records) – 16 avril 2021


Ponta Preta est un jeune groupe lyonnais qui s’est formé en 2019. Après un EP S/T, voici leur premier album nommé Tits Up remplie avec 10 morceaux qui respirent, la mer, la plage, le soleil. Normal, car Ponta Preta compose de la surf music mélangé avec de la pop sixties, de l’exotica et une touche de psychédélique cool, décontracté. On est dans l’esprit de groupes tels qu’Allah- Las, Tame Impala, Fleet Foxes, The Shins, Temples, Bed Rugs, mais aussi par instant dans le fun festif baggy Mad Ibiza d’Happy Mondays. L’album commence très fort avec I Wanna Know, un tube en puissance à fredonner sous la douche, dans la voiture direction la route des vacances, en vélo sur la route du travail, bref un titre anti morosité. La suite reste au même niveau, tant les cinq musiciens ont l’art de nous concocter des morceaux mélodiques, avec des belles harmonies qui entrent de suite de notre tête. Leurs compos sont toutes lumineuses, pas l’ombre d’un nuage en vue. Le ciel est clair, les filles sont belles, les garçons sont beaux, les transgenres sont resplendissant.es. Oui, avec la musique de Ponta Preta entre les oreilles, la vie sur terre prend tout son sens, et surtout n’allez pas nous dire que l’art est « non essentiel », car écouter cet album donne bien plus de plaisir que de manger une pizza acheté à la supérette dite « commerce essentiel ». Pour couronner le tout, signalons le graphisme de la pochette, style logo, qui tape dans le mille avec une telle simplicité pour montrer un coucher de soleil (c’est du moins notre interprétation). Ce dessin pop colle si bien à la couleur musical du groupe. Idem pour le logo de leur label Le Surf Records avec ses palmiers qui évoquent le label Island Records de Chris Blackwell. Bref à l’écoute de ce premier album auto produit, on sent chez Ponta Preta un professionnalisme à tous les niveaux (musique, production, visuel), bref respect !


https://lesurfrecords.bandcamp.com/album/tits-up

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jeudi 29 avril 2021

JAC BERROCAL & RIVERDOG "Fallen Chrome" (Nato/L’Autre Distribution) – 30 avril 2021


Jac Berrocal est un compositeur, chanteur et trompettiste de free jazz et de rock abstrait. Né juste après la seconde guerre mondiale, cela ne l’empêche pas de faire pêtter des missiles dans sa musique sans foi ni loi, car totalement LIBRE. Il publie son premier album en 1973, et depuis cette date, entre ses albums solos et ses collaborations (Daunik Lazro, Telectu, Pascal Comelade, Pierre Bastien, David Fenech, Jason Willett, Jean-François Pauvros …) Jac Berrocal n’a pas chômé, avec la publication d’une vingtaine d’albums sur divers labels (Futura Records, Nato, Sub Rosa, LAC Records, Anana…). Vu la longue carrière du monsieur, on ne va pas vous raconter son parcourt, mais juste encore quelques noms, dans la sphère rock avec lequel Jac Berrocal a été invité à jouer: Nurse With Wound, Messagero Killer Boy, notamment pour le film Docteur Chance, Tony Truant, Christophe, Pascal Comelade, Vincent Epplay… et James Chance a joué sur son propre morceau dans l’album de reprises MDLV (2014). C’est clair, Jac Berrocal est un poids lourd dans la sphère free jazz, rock expérimental, avant et après garde.

Pour son nouvel album nommé Fallen Chrome (avec sa belle pochette qui nous évoque la pochette So Tonight That I Might See de Mazzy Star), Jac Berrocal retrouve le label Nato qui avait publié en 1986 son album Hotel Hotel. Sur Fallen Chrome, Jac Berrocal (voix, trompette, cloche, flûte, sirène, conque, synthé, kangling) est accompagné de Jack Dzik (Batterie, percussions, voix) et Léo Remke-Rochard (électroniques, électroacoustiques, percussions) tous deux membres du groupe de Minneapolis Riverdog. Vue leur jeune âge, la discographie de Riverdog n’est pas épaisse, mais le 45t Lifted Compass (2018) a suffi pour plaire à Jac Berrocal de faire un album avec eux. Le résultat donne 10 morceaux assez perchés qui mélangent avec amour à trois, free jazz, noise, indus, ambient, psyché, no-wave et une touche de hip hop. Soit le style de musique pour la salle de concert Les Instants Chavirés à Montreuil et le festival Sonic Protest. Le son est démoniaque, on sent que le trio a pris plaisir à créer ensemble un OVNI musical qui rassemble dans notre imaginaire, David Bowie, Brigitte Fontaine, Brian Eno, Pere Ubu, Lee Ranaldo, Sister Iodine, Magma, Nurse With Wound, Quentin Rollet, mais au final, chacun y projettera ce qu’il ressent. Le chant, sur des textes en français, mélange cris, chuchotement, spoken word, sur une musique remplis de mystères, de chemins de traverses, où tout peut arriver au gré des rencontres. Vous l’avez compris, Fallen Chrome est un album exigent qui demande une écoute attentive et surtout à écouter et à réécouter, car c’est là qu’apparait « Le Beau Bizarre ».

http://www.natomusic.fr/catalogue/musique-jazz/cd/nato-disque.php?id=316