dimanche 11 octobre 2020

ASSAUT de John Carpenter en salle le 14 Octobre 2020 – Distribution Films Sans Frontières


Assaut (Assault On Precinct 13 en VO) est sorti en salle en 1976, soit deux ans avant la sortie du film Halloween, La Nuit des Masques, film d’horreur qui allait inventer le genre Slasher (= des jeunes filles qui vont se faire assassinés par un pervers, souvent masqué), du moins pour le grand public. Car n’oublions pas qu'i y a eu avant 1978 les films -sans entrer dans le fond du sujet, le mensuel Mad Movies a sorti un excellent HS-, Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock -chef-d'oeuvre qui a inspiré Carpenter pour son Halloween-, La Baie Sanglante (1971) de Mario Bava, La Dernière Maison sur la Gauche (1972) et La Coline a des Yeux (1977) de Wes Craven et la même année qu’Halloween, le film Day Of The Woman de Meir Zarchi, une oeuvre glauque censurée et interdit en France, car ce film est sordide et très violent. La seconde partie de Day Of The Woman (trouvable en DVD) est à classer dans le style Rape and Revange (avec une touche de film de redneks), dont le film suédois Thriller (1973) de Bo Arne Vibenius avec l’étonnante actrice Christina Lindberg est le sommet du genre. 

Le Halloween, réalisé par John Carpenter, qui va révéler la jeune actrice Jamie Lee Curtis, sera un tel succès mondial, qu’il va devenir une franchise, jusqu'à l'overdose. John Carpenter ne réalisera pas les films suivants, mais supervisera les premières adaptations et son thème musical sera utilisé dans les 6 films Halloween et les retours du retour d’Halloween, 20 ans et peut être même 60 ans après, le pire film étant Halloween: Resurrection de Ryan Merriman (2002) proche du téléfilm direct pour le câble, (à noter que l'histoire traite justement de jeu proche la télé réalité), soit un bon cachet qu’il touchera pour ces quelques notes répétitives de musique joué sur un synthétiseur de poche. Malgré tout, le dernier Halloween sortie en 2018, réalisé par David Gordon Green, tient plutôt bien la route, notamment grâce à la forme olympique de Jamie Lee Curtis, de retours aux affaires sérieuses. Ainsi que la présence de Nick Castle, l'acteur historique du personnage Michael Myers, qui remet pour ce film le masque du psychopathe. Enfin notons, la présence de Copy, fils de John Carpenter, à la musique du film. La relève est assuré ! A noter que Copy Carpenter et Daniel Lewis ont accompagnés en tournée, John Carpenter . A Paris, ils sont passés à deux reprises dans un Grand Rex qui affichait "complet". Pour plus d'infos sur La Saga Halloween, on vous recommande de lire le HS n°45 d'octobre 2018 de Mad Movies Classic, un n° écris sans langue de bois, avec un texte bien "tranché"!



Justement à propos des notes de musique, si Assaut, son précédent film est entré au fil des années dans « l’objet du culte », grâce aux éditions VHS, Laserdisc, DVD, Blu-ray, aux rediffusions TV, (et à partir du 14 octobre, de nouveau sur grand écran), c’est aussi en parti grâce à son thème musical Main Title. Juste 2-3 notes pour marquer l’attente, le suspense et stop, ces notes entrent instantanément dans le crane, et là impossible de l’oublier. Pire au fil des années, on peut éventuellement/partiellement oublier le film de sa mémoire, mais une fois qu’on entend le mot "Assaut", le thème musicale écrit et interprété par John Carpenter revient instantanément dans la mémoire.

Bien entendu, il n’y a pas que la musique qui a fait du film Assaut une œuvre singulière qu’on prend plaisir à voir et à revoir. Inspiré par le western Rio Bravo avec John Wayne, Assaut est tourné en seulement 30 jours. John Carpenter occupe tous les postes (scénariste, réalisateur, monteur, compositeur) sauf celui d’acteur. A sa sortie, le film est un échec aux Etats-Unis, mais un succès en Europe.

Comme la fiche technique du distributeur Films Sans Frontières est complet, je fais "pose" sur mon clavier d’ordinateur, pour juste un "copier-coller" du PDF de FSF.


Genèse d’un film culte :

Premier film professionnel de John Carpenter, Assaut contraint le cinéaste à se plier à un plan de travail. Confronté à la réalité du système de production, Carpenter met calmement à profit cette expérience pour ébaucher ses thèmes, ériger les bases de son style et dévoiler toutes ses obsessions.

En 1974, John Carpenter alors âgé de 25 ans mettait en scène son premier long métrage Dark Star. Cette comédie de science-fiction était à la base un film de fin d'étude qui fut rallongé de plusieurs scènes pour une exploitation dans les salles américaines.
 
La genèse d’Assaut débuta la même année. Fasciné par l’énergie d’un jeune homme capable d’affronter les apparatchiks de sa faculté en refusant de leur céder les droits du film, J. Stein Kaplan (producteur associé sur Dark Star) s’enthousiasme à l’idée de poursuivre sa collaboration avec John Carpenter. Recherchant un financement susceptible de permettre au cinéaste de réaliser un autre long-métrage, Kaplan réunit ses contacts de Philadelphie pour leur proposer un marché. Mais à cette époque, sur la côte Est, personne n’a vu Dark Star. Cela n’empêche pas Joseph Kaufman de remarquer les mérites d’un script écrit par Carpenter : Eyes. Immédiatement, il tente de réunir le budget nécessaire au tournage du film. Mais ses efforts sont réduits à néants lorsqu’il apprend par hasard que John a vendu son scénario à Barbra Streisand, qui souhaite en faire un film de série A dont elle occuperait le rôle principal. Pas découragé, Joseph Kaufman décide de commander à Carpenter deux nouveaux scénarios, de manière à produire avec Kaplan deux films à petit budget, cette opération ayant été rendue possible par la manne financière représentée par l’achat de Eyes qui deviendra Les Yeux de Laura Mars (1978), réalisé par Irvin Kershner, avec Fade Dunaway et Tommy Lee Jones.  

Cependant, Carpenter désire porter à l’écran une suite de Rio Bravo, d’Howard Hawks, mais sachant qu’il ne disposerait pas de suffisamment d’argent pour financer le film, il abandonne le projet et rédige en huit jours une version moderne du chef-d’œuvre de son maître à partir d’un fait divers authentique. En 1975, avec un budget très mince qui avoisine à peine 100.000 dollars, le jeune cinéaste tourna alors en moins de quatre semaines, pendant parfois 24 heures d'affilée, son premier long métrage. Ainsi, hormis pour la conduite des automobiles, aucun cascadeur n’est engagé. Les gangsters sont incarnés par des techniciens, des amis ou encore des professeurs de fac de John Carpenter. Ben Burtt, le futur lauréat de l’Oscar du meilleur son pour Star Wars y interpréta par exemple le rôle d’un bandit défenestré. Doté d’une foi incomparable en la série B, Carpenter transforme toutes ces avanies en autant d’atouts et prouve dans Assaut que le charme hypnotique de ses films est le corollaire de la liberté dont il dispose, et non du budget qu’on lui propose.


Et pour clore la chronique, voici le Synopsis d’Assaut :

Anderson, un quartier déshérité de Los Angeles. Le lieutenant Bishop (interprété par Austin Stoker -La Bataille de la Planète des Singes, Quand la Ville Tremble, la série TV L’Homme qui Valait 3 Milliards-) est chargé d'assurer la dernière nuit de garde dans le commissariat du treizième arrondissement, qui va être fermé. Il s'y installe avec un inspecteur, trois gardes, un agent et deux secrétaires, ainsi que deux prisonniers en attente de transfert. C'est alors qu'un homme hagard fait irruption. Il est pourchassé par des tireurs qui prennent d'assaut le poste de police. Alors que la tension monte, le lieutenant Bishop doit pactiser avec les prisonniers. Sans aucun moyen de communication avec l'extérieur, puisque le téléphone a été coupé, les occupants du commissariat vont subir un véritable siège...

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L’ART DE RANGER SES DISQUES de Frédéric Béghin et Philippe Blanquet (Editions Payot & Rivages/Rivages Rouge) – 03 avril 2019


L’art de Ranger ses Disques est un étonnant livre de 128 pages, idéale à lire sur la plage, dans le métro ou chez la belle famille. A la fois amusant et pratique, ce livre est une petite bible fun pour les mélomanes et ceux qui vivent avec les mélomanes. On ne va pas vous dévoilez les astuces, elles sont imprimés dans les pages format 12x 20, juste les titres des deux chapitres : « Classer ses disques » et « Ranger ses disques ». En sous-titres, il y a des rubriques très amusantes qui sentent le vécu : « Les ennemis du disque » comme les enfants et les animaux domestiques, notamment le chat qui aime faire ses griffes sur la tranche des vinyles bien rangés ou empilés, et « Après la mort ? ». Sa Dieu seul le sait, et encore. Les auteurs ont également interviewés des personnalités, pour donner leur témoignage sur le sujet, comme Isabelle Canno, Denis Barthès, Jean-Daniel Beauvallet, Hugo Cassavetti, Ian Rankin, Didier Levallet, Yann Orhan, Gilles Pétard, le disquaire Didier Delages et Robert Crumb avec sa collection incroyable de 78 tours. On finis notre chronique avec ce propos de Jean-Daniel Beauvallet (ex rédacteur et noyaux dur du rayon rock des Inrockuptibes) résume bien le syndrome du collectionneur : « Je me souviens un jour où, calculatrice en main, je me suis rendu compte que si je me mettais à écouter sans répit tous mes vinyles, CD, cassettes, mini-discs, cartouches, flexis ou DAT qui encombrent ma vie, je serais mort avant d’atteindre la lettre Z ». (page 85). Allez bons rangements et bonnes écoutes !

S’il vous reste du temps après avoir pris des notes à la lecture de ce petit livre sympa qui tient dans la poche, (re)lisez le livre Haute Fidélité -Hight Fidelity en VO- de Nick Hornby (sortie en 1999 chez 10-18), ou plus rapide, regardez la version cinéma réalisé en 2000 par Stephen Frears avec dans le rôle de Rob Gordon, l’acteur John Cusack. Sous l'histoire d’un couple qui se sépare, Hight Fidelity raconte la nostalgie du disque vinyle d’un vendeur dans une boutique de CD (on est dans les années 90, le support disque vinyle était en pose), avec deux collègues érudit, dont Barry, joué dans le film par Jack Black. Le vendeur trentenaire qui va apprendre que sa copine va le quitter, a pour nom Rob Gordon. A travers son histoire, pas mal de fétichistes du support vinyle en édition original, vont se reconnaitre, d’où le succès de vente du livre qui sera adapté au cinéma. Fin de la parenthèse.

www.payot-rivages.fr/rivages/livre/lart-de-ranger-ses-disques-9782743647070




HOLY MOTORS "Horse" (Wharf Cat Records/Modulor) – 16 octobre 2020

Le visuel des pochettes n’est pas le point fort d’Holy Motors, un jeune groupe de l’Estonie, pays auquel on n’est pas habitué d’entendre de la musique indé. Après le rouge drapé et trouble de Slow Sundown, visuel qui a un petit air de l’album Rowhere (mais là en bleue), du premier maxi S/T de Ride et du premier maxi S/T (mais là en vert) de Slowdive, voici Horse (à ne pas confondre avec Horses, le titre et le style de l’album de Patti Smith) avec sa pochette kitsch, -certes le sujet a un rapport avec le titre, mais le groupe aurait pu trouver mieux-, du 2ème album d’Holy Motors. Après la musique shoegaze assumé de Slow Sundown (notamment pour le visuel de sa pochette), le groupe, tout en gardant le son shoegaze et dream-pop (la voix d’Hope Sandoval/Mazzy Star se promène à pied et pas sur un cheval au gallot) incorpore avec talent et discrétion (on n’est pas encore chez Johnny Cash n’y chez Emmylou Harris) le son de l’Ouest américain, ambiance americana de la ville Tucson dans l’Arizona, non loin d’El Paso et du Texas avec ses groupes leaders Calexico et Giant Sand. Ainsi les grands espaces s’incorporent avec finesse dans la musique brumeuse, mélancolique et cotonneuse d’Holy Motors. A l’écoute des 8 morceaux de l’album, avec ses noms de titres évocateurs, Country Chruch, Midnight Cowboy, Road Stars, Life Valley (So Many Miles Away), on laisse notre esprit flotter en imaginant voir apparaitre sur le reflet de la fenêtre entr'ouverte, des images d’un film de David Lynch et de Wim Venders. Difficile de résister à la voix douce, posée, un peu timide de Lauri Raus et à la musique atmosphérique, cinématographique teinté d’americana des 4 musiciens qui donnent toute l’attention nécessaire à leur chanteuse. Le fait d’avoir incorporé de l’americana à la dream-pop du début est une bonne idée, car cela donne à la fois plus de volume et de sensibilité aux nouvelles compos. Horse est le style d’album qui donne par temps de pluie un joli rayon de soleil !



https://holymotorsband.bandcamp.com/

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