dimanche 24 mai 2020
ARBOURETUM "Let It All In" (Thrill Jockey Records ) - 20 mars 2020
Malgré le nombre d’albums (9 avec Let It All In plus des CDr vendus en tournée), la popularité d’Arbouretum est en France très confidentielle. Leur dernier passage scénique à Paris remonte au 29 avril 2012 à La Mécanique Ondulatoire pour un concert avec à peine 40 personnes dans la salle (certes c’était un dimanche soir -par contre pour le confinement c’est l’idéal-). Le concert précédent, le 28 mars 2011 à La Maroquinerie (1), ce n’était pas mieux, pourtant Arbouretum venait de sortir le magnifique album The Gathering. Bref, succès ou pas, Arbouretum poursuit son chemin avec de bons albums, ainsi que le chanteur guitariste Dave Heumann qui a publié en 2015 un magnifique album solo nommé Here In The Deep.
Sortie en plein Covid 19 - de merde -, le nouveau LP Let It All In a reçu de bonnes critiques (Mojo, Pitchfork, même Télérama avec une note de 3 T) et c’est justifié. Malgré les années (le groupe existe depuis 2004), l’inspiration est toujours bien intacte, voir encore plus ouverts. Après des débuts plutôt heavy/stoner/psyché, au fil du temps il y a l’apparition de la folk (école Neil Young), l’americana, la country, le blues, un peu de pop pour certaines mélodies et l’art de manipuler avec élégance et génie la trame psychédélique, porté ici au sommet sur le morceau titre Let It All In, pièce maitresse du disque, d’une durée de 12 minutes de trance entêtante et hypnotique, tout en mettant en valeur la magnifique voix de conteur Dave Heumann. Le mix entre riffs de guitare juteuse, balade folk et recherches sonores dans « l’esprit » du jazz est chez Arbouretum une réussite totale et solide. Ainsi au fil des écoutes, c’est la découverte musicale qui est à chaque instant au rendez-vous. Si les morceaux ont une durée moyenne de 5 minutes, les 2 minutes instrumentales de Night Time, proche de l’interlude, sont d’une finesse musicale qu’on ne se lasse pas d’écouter. Dans l’ensemble, ce nouvel album est moins lourd (heavy) et plus posé que les précédents disques, avec même piano et trompette sur Hight Water Song qui clôture la rondelle, mais attention, les riffs ne sont pas absents, au contraire, ils tiennent la garde. C’est une certitude, Arbouretum est un grand groupe de rock !
arbouretum.bandcamp.com/album/let-it-all-in
www.facebook.com/ArbouretumBand/
(1) Ci-dessous le compte rendu de ce concert qui a été publié sur foutraque.com.
Consternant ! Pour leur unique date en France, le groupe Arbouretum n’a joué que devant une cinquantaine de personnes. Même les 2 premières parties françaises n’ont pas amené avec eux « tous » leur potes histoire de remplir le vide de la salle qui peut contenir jusqu’à 500 personnes. Certes le public parisien est très sollicité, tous les soirs au moins 2 concerts de rock, suffit de regarder le blog du photographe Robert Gil. J’étais triste de voir au fond de la salle les membres d’Arbouretum en train de regarder devant eux la première partie jouer devant si peu de monde. Enfin on a échappé au pire, car le concert a failli être annulé, vu que 2 jours avant la date, il n’y a eu que 8 billets de vendu. Paris n’est décidément pas pour eux une ville d’accueil car ils y ont apparemment déjà joué à 2 reprises dans des lieux beaucoup plus petits que la Maroq, dans des bars?
Pourtant Arbouretum vient de sortir The Gathering, un magnifique album (chroniqué ici sur foutraque), et leur musique stoner (lignée Black Mountain -qui joue justement le lendemain à La Flêche d'Or-, Dead Meadow) a pas mal d’arguments pour séduire les amateurs du genre: des bons riffs de guitare heavy, des mélodies hippie folk, des fresques sonores qui tirent vers le psychédélique et une voix qui porte très bien.
Alors le résultat sur scène ? Et bien après avoir eu droit à 2 jeunes groupes (un aurait bien suffit), c’est donc à 22 heures que les 4 membres du groupe se positionnent sur la scène. Ils ont le look bien ricain, entre le style grunge avec les bonnes barbes d’amateurs de folk rural. Malgré le public clairsemé, Arbouretum c’est donné à fond pour ne pas décevoir les personnes présentes. Leur prestation est très électrique. Leurs instruments (guitare, basse, batterie, clavier) transpirent. Les solos tirent vers le haut, le son est à la fois sale et mélodique. Leur musique prend bien au corps ! Oui, sur scène Arbouretum mouille bien sa chemise et ses poils de barbe. Devant, dans le public, histoire de bien les motiver, 3 hurluberlus bougent comme des possédés et leur font des signes de satisfaction. Au moins ça bouge dans la salle ! Coté visuel, le groupe ne bouge pas beaucoup (mais joue fort), pas vraiment de leader, d’ailleurs le chanteur Dave Hunmann (l’auteur compositeur du groupe) joue sur le côté de la scène, chacun gère son poste à armes égales. Petit regret, les jeux de lumières, j’aurais bien vu des effets psychédéliques, histoire de bien nous faire encore plus tourner la tête. Au final, bon concert de rock stoner, mais un peu court (à peine une heure), le groupe a fait son taf, il est allé au charbon. Espérons que pour leur prochaine venue en France, le public sera plus nombreux à faire le déplacement.
EXTRAA "Baked" (Requiem Pour Un Twister) - 29 mai 2020
Si
dans les années 70, dans la presse rock française il y avait la revue Extra,
en 2020 voici Extraa, un nouveau groupe parisien qui nous propose leur
premier album nommé Baked. Edité sur le label Requiem Pour Un Twister,
c’est déjà le signe qu’on va aimer Extraa dès les premières secondes de
musique et en effet, c’est ce qui se passe. Du moins si on est amateur de
sunshine pop bercée aux mélodies de The Beach Boys, The Beatles, The Kinks,
XTC, The Hight Llamas, Belle & Sebastien, Saint Etienne et Allah-Las.
Avec la délicieuse voix d’Alix Lachiver (également aux synthés et à la
guitare), mise en valeur par le talent mélodique des musiciens (Thomas
Schweitzer à la guitare, Pedro Witzel à la basse, Antoine
Robinault à la batterie et en invité Léo Schweitzer au violon et
thérémine), la pop cristalline d’Extraa illumine de par son éclat,
l’espace dans lequel on écoute les 9 morceaux de Baked (enregistrés par Alexis
Fugain de Biche et masterisés par Paul Rannaud de Volage).
De bout en bout, les compos d’Extraa sont justement… extras. Ici tout
est d’un raffinement mélodique et harmonique juste bluffant. On est
instantanément imprégné par les compos qui trottent immédiatement dans la tête.
Oui, faites l’amour, pas la guerre et surtout avec des fleurs et des rêves
plein la tête.
requiempouruntwister.bandcamp.com/album/baked
www.facebook.com/extraapop/
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