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jeudi 21 mars 2024

THE UMBRELLAS "Fairweather Friend" (Tough Love Records/Slumberland Records) – 26 janvier 2024

Attention coup de cœur ! Quand on est fan de noisy pop lo-fi école compilation NME C86, le label anglais Sarah Records, Dolly Mixture, The Primitives, The Pastels, The Vaselines, le label américain  K Records, Beat Happening, Shop Assistants, les débuts pop de My Bloody Valentine (avant leur virage noise shoegaze dans le brouillard électrique qui grésille), Belle & Sebastien, Orange Juice, Tululah Gosh, The Smith, soit l’indie pop de la période 1985-1992, impossible de résister à la musique de The Umbrellas. J’ai découverts ce groupe américain de San Francisco, suite à leur venue à Paris au Supersonic le 16 mars 2024, en clôture d’une tournée anglaise.

The Umbrellas c’est formé en 2018 avec Matt Ferrara (guitare, chant), Morgan Stanley (chant, guitare), Nick Oka (basse) et Keith Frerichs (batterie). Matt, Keith et Nick jouaient déjà ensemble dans le groupe noise rock Toyota. Ils avaient envie de changer de style et de passer à la pop. Pour que The Umbrellas soit résolument pop, il faut trouver une chanteuse. Nick rencontre Morgan Stanley chez le disquaire Amoeba. Ils sont devenus colocataire. Morgan aimait chanter dans les karaokés, il n’en faut pas plus pour devenir la chanteuse d’un groupe d’indie pop. A noter qu’au début de The Umbrellas, Keith n’est pas encore à la batterie. Le groupe utilise un magnétophone qui sert de boite à rythmes. Mais rapidement, trois guitaristes, ça fait beaucoup, et hop Keith devient le batteur.

Fans de la compilation NME C86 (pour rappel, c’est une compile qui a été édité en 1986 en cassette par l’hebdomadaire anglais New Musical Express. Parmi les 22 groupes, il y a The Weeding Present, Primal Scream avec le tube Velocity Girl, Shop Assistants, The Pastels, The Wolfhounds, Close Lobsters), des Pastels et de Orange Juice, les quatre membres de The Umbrellas vont nous concocter une musique indie pop lo-fi aux petits oignons. Une voix féminine qui alterne ou complète une voix masculine, des guitares à la fois noisy et cristallines, une rythmique bien placée, des mélodies au plus près de l’os, le tout avec un son artisanal, fragile qui réussit si bien à ce style de pop DIY réalisé avec des ciseaux, du papier et de la colle, bien loin de la pop commerciale FM.


Après l’EP 5 titres Maritime sorti en 2019, The Umbrellas mettent deux années pour publier leur premier album. Le Covid est passé par là, et le temps de trouver un label. Ce sera Slumberland Records, label d’Oakland qui a la côte dans le milieu indé. Normal, ils ont publiés les disques de The Pains Of Being Pure At Heart, Pete Astor, The Proper Ornaments, Veronica Falls, Papercuts, Peal Dream Magazine…). En 2022, le single Write It In The Sky et hop nous voici en 2024, avec la publication du 2ème album Fairweather Friend. Avec un son plus mature dans la production, les nouveaux morceaux restent dans le même style noisy pop lo-fi pour notre plus grand plaisir. Pas besoin de changer une belle formule fleurie qui respire le printemps, tant The Umbrellas sont des orfèvres. Ici les mélodies pop sont rênes, les voix féminine et masculine jouent à colin-maillard, pendant que les guitares « ligne claire » brillent de leurs éclats solaire, le tout sous une rythmique joyeuse qui mâche des Chamallows. Avec The Umbrellas, l’héritage NME C86 est entre de bonnes mains !

The Umbrellas au Supersonic à Paris le 16-03-2024 @ Carole M.

The Umbrellas au Supersonic à Paris le 16-03-2024 @ Véronique A.

https://theumbrellasca.bandcamp.com/album/fairweather-friend




mardi 19 mars 2024

DYNAMITE SHAKERS "Don’t Be Boring" (Les Disques en Chantier/[Integral]) – 22 mars 2024


Mon premier contact avec le groupe Dynamite Shakers c’est passé le 16 novembre 2021 au Petit Bain à Paris, au concert des Fleshtones, où ce jeune groupe a assuré comme un Dieu la première partie. Les quatre membres du groupe (notamment le chanteur guitariste) ont tellement déchiré la scène de par leur insolente jeunesse à jouer du rock sixties early 80’s avec une évidence telle -musique, attitude, look-, qu’ils ont impressionnés Peter Zaremba. Ainsi le groupe se retrouve invité en rappel pour finir le show électrique et alcoolisé des Fleshtones.  Dynamite Shakers ont tellement assuré, qu’une partie du public à préférer leur prestation aux patriarches des Fleshtones, pourtant un des meilleurs groupes live depuis 45 ans. Dans le dossier de presse il y a ce conseil de Peter Zaremba : "Quel que soit le lieu, le contexte, le public : toujours se donner à fond, ne jamais tomber la veste, ne jamais considérer qu’il s’agit d’un concert ordinaire." C’est clair, Dynamite Shakers a bien retenu le conseil. 

Photo @ Adam Le Sommer

Originaire de Saint-Hilaire de Riez en Vendée, nos musiciens, Elouen Davy (chant, guitare), Calvin Tulet (guitare), Lila-Rose Attard (basse, backing vocal), François Rocheteau (batterie), ont posés leur première dynamite en 2019. En 2021, ils publient trois 45 tours avec des reprises soigneusement choisie des Sonics (le fameux titre Boss Hog), The Wailers, Flaming’ Grovies, The Troggs, Fleshtones, Dogs avec Too Much Class For The Neighthood (bref les références sont clairement affichés) et un mini LP de six titres. Mais surtout, Dynamite Shakers va donner beaucoup de concerts, près de 400 ! Autant dire qu’ils sont bien rodés pour aller enregistrer leur premier album. Pour bien retranscrire le son live du groupe, l’album, titré Don’t Be Boring (à noter que sur la pochette, la typo du titre est cinq fois plus gros que le nom du groupe, ce qui donne une idée de la modestie du groupe) est enregistré en huit jours avec le producteur Jim Diamond, un orfèvre du son rock blues garage qui colle bien au corps humide. Le résultat donne 10 brulots de rock garage, teinté de power pop qui n’attendent pas midi à 14 heures pour nous allumer, mais seulement 5 minutes pour nous emballer. C’est à la fois brut, mélodique, chaud, léger, clair, vivant et tellement rock, mais attention, celui des grands soirs. Celui qu’on sait que l’avenir est devant nous (sans renier les passé), près à nous botter les fesses, à nous donner une gifle d’adrénaline, à nous donner la banane sans nous presser le citron. Comment résister au rythme en diable de What’s Goin’ On ?, au tubesque Ticket Girl, au riff, tempo rebel, limite grunge de The French Top Ten, au rock sans filtre de I Can’t Wait For You ? Au milieu de l’album, Elouan passe le chant à Lila-Rose sur The Gates To What Sweet Song of Youngs (texte composé par Lisa-Rose), un morceau pop sixties à la Dana Gillespie qui baisse de volume en riff pour un peu de douceur avant la tempête Look How Fast It Goes. Bref rien à jeter dans ce joyeux premier album. Dynamite Shakers est le style de groupe rock dont on sera fier de porter un t-shirt à leur effigie pour les afficher dans la rue, dans les soirées. C’est clair, les Dogs, feu Dominique Laboubé ont avec Dynamite Shakers, leur descendant première classe. Avec Dynamite Shakers, le « rock d’ici » (feu, nom de la rubrique de Philippe Lacoche dans le mensuel Best) chanté en anglais se porte bien, oui très bien !

https://dynamiteshakers.wordpress.com/

https://www.facebook.com/dynamiteshakers/