jeudi 23 mars 2023

"5 Femmes à abattre" de Jonathan Demme (The Ecstasy of Films) – 25 mars 2023

L’éditeur The Ecstasy Of Films tenu à bout de bras par Christophe Cosyns, vient de publier en combo Blu-ray DVD + livret de 40 pages, le premier film en tant que réalisateur de Jonathan Demme (1944-2017), 5 Femmes à abattre (Caged Heat en VO) sorti sur les écrans américains en 1974, mais seulement en 1985 pour la France. Le futur réalisateur de Dangereuse sous tous rapports (1986 avec Melanie Griffith), Le Silence des agneaux (1991 avec Jodie Foster et Anthony Hopkins), Philadelphia (1993 avec Tom Hanks), de l’épisode Meurtre à la carte de la série culte Columbo (1978), du documentaire-concert Stop Making Sense (1984) du groupe  Talking Heads, des clips vidéo The Perfect Kiss de New Order (1985), Away des Feelies (1988)  réalise avec 5 femmes à abattre un film d’exploitation bien Bis, qui fait partie du sous genre WIP, -Woman In Prison-. Produit par la firme de Roger Corman, qui a justement produit The Big Doll House de Jack Hill (1971 avec ici pour son premier grand rôle, la belle Pam Grier), Femmes en cage de  Gerardo de Leon (1971) et The Big Bird Cage de Jack Hill (1972 avec de nouveau Pam Grier), trois films majeurs dans le genre WIP. Au début des années 70 Jonathan Demme rencontre à Londres Roger Corman qui tourne Le Baron Rouge en Irlande. Corman va monter sa société de production New World Pictures et recherche un attacher de presse, boulot que connait Jonathan Demme pour l’avoir pratiqué. Mais au final il va écrire le scénario du premier film de la firme, Angels die Hard, film de biker, genre que connais bien Corman pour avoir réalisé The Wild Angels en 1966. Comme le résultat à satisfait Roger Corman, il demande à Jonathan Demme d’écrire le scénario de The Hot Box, film d’aventure tropicale filmé aux Philippine par Joe Viola, complice de Demme pour réaliser des spots de pub. Roger Corman, apprécie le travail de Demme, il lui propose de réaliser un premier film, dans le sous genre d’exploitation "Femmes en cage", style qui plait au jeune public des driving, notamment pour son lot de sexe et de violence.

Bon, le sous genre WIP fait pas mal dans le racolage. Voir des femmes en prison, permet de montrer des scènes de domination, soumission, des scènes de douche pour voir les filles toute nu, si possible se crêpez le chignon sous le regard de gardiens homme pas très fino, d’avoir quelques passages lesbienne non consenti et des scènes de viol. 5 Femmes à abattre coche les scènes de douche, qui sont très nombreuse, quelques bagarres entre femmes, la gardienne perverse frustrée tenue ici par une actrice de légende, la mystérieuse Barbara Steele (Le Masque du démon, Huit et demi, Danse macabre, Frissons, Piranhas). Par contre le fait qu’elle soit en fauteuil roulant, limite ses sévices. Dommage.

L’histoire tient sur un ticket de métro (qui va bientôt disparaitre pour le tout numérique). Jacqueline Wilson (Erica Cavin vu dans Vixen ! et La Vallée des plaisirs de Russ Meyer) vient de se faire attraper par la police lors d’un casse. Elle va purger sa peine dans un pénitencier pour femmes. Après quelque déboires, elle va se lier d’amitié avec Belle Tyson (Roberta Collins) et Maggie (Juanita Brown). Ensuite le but est de s’évader.

On est ici dans du 100% cinéma bis. La mise en scène est hachée, pas de véritable moment fort. Le but est juste de montrer ce que le public désire, soit des filles dévêtues qui se battent entre-elles, quelques scènes scabreuses, notamment avec un médecin vicieux. La présence de Barbara Steele ne rehausse pas le niveau. Elle est juste là pour mettre un nom attirant sur l’affiche. D’ailleurs l’affiche est trompeuse. La photo et le texte "rape, riot & revange" ne reflètent pas le film. Aussi, l’évasion est trop facile et les gardiens tirent comme des chasseurs neuneu. La  petite singularité du film, la B.O. est composée par John Cale (ex The Velvet Underground), qui nous délivre ici une musique digne d’un film de Redneck façon Délivrance, ou une comédie 70 avec Burt Reynolds.

De l’édition VHS sorti en France chez René Château, on passe directement au combo Blu-ray DVD chez The Ecstasy of Films. L’édition 2023 présente le film en DTS-HD en version intégrale. En bonus la version VHS française censurée. Après le visionnage en HD, c’est amusant de regarder quelque passages en version VHS. Il est clair que du point de vue qualité son et image, c’est le jour et la nuit. En bonus, un livret de 40 pages écrit par Marc Toullec. Il retrace les années de la collaboration entre Jonathan Demme et Roger Corman. Enfin pour les fétichistes, la jaquette du combo est réversible. Au final, ce "nanard" est présenté dans une belle édition qui permet de (re)découvrir ce film dans de bonne condition. Limité à 1000 exemplaires, pour l’amateur du cinéma Bis, 5 Femmes à abattre trouvera sa place dans la vidéothèque.

https://the-ecstasy-of-films.com/index.php?id_product=82&controller=product

https://www.facebook.com/people/The-Ecstasy-Of-Films/100064773605868/



mercredi 22 mars 2023

THE OUTSIDERS "Fanzine tondu pour crânes tendus" - Vol.3 n°2 – Été 2022

C’est toujours plaisant de mettre la main sur un fanzine papier. A notre époque du presque tout numérique, dont certains billets de concerts se retrouve en QR code récupéré 2 heures avant l’évènement (beurk, que je déteste l’application Dice !), c’est un acte militant de causer musique sur le format papier. The Outsiders est un vrai fanzine, dans ce que cela implique : une parution très irrégulière, un sommaire qui n’a rien à battre avec l’actualité musical, des sujets d’humeur, une impression en noir et blanc proche de la photocopie. The Outsiders (également en 1983, le titre du film de Francis Ford Coppola, également le nom du premier groupe d’Adrian Borland de The Sound) est un fanzine punk, oi, soul créé en 1993 par Julien Kraven, qui sera l'unique rédacteur. Après 4 numéros, c’est en 2014, que The Outsiders devient plus volumineux. Mais la parution, restera aléatoire, ainsi en 2022, avec l'aide de nouvelles signatures, on en est au 3ème numéro, et dernier, car Julien se lance dans la rédaction de livre. Le premier sera consacré au ska et reggae au Japon. Les numéros sont rares, mais par contre rempli comme un œuf. Soit 144 pages -sans publicité- d’articles, interviews et chroniques.

Unique trace physique en cassette du groupe Backstage Pass

Voici le sommaire que j’ai copié collé de la page Facebook du zine :

"Cette fois-ci, on explose tout avec un total de 144 pages au format A4 ! Un sommaire chargé d'amour et de haine, avec des tonnes de papiers, d'interviews et de coups de gueule.

- Pas moins de 44 pages pour un tour du monde des premières punk-rockeuses qui ont pris le micro entre 1976 et 1982 ! Des tonnes de découvertes en perspective, avec une interview d'un groupe badass de LA oublié, Backstage Pass.

- Vous pensiez que le punk était né à New York ou Londres ? Eh bien préparez-vous à être surpris, car il faut aussi rajouter Cleveland et Akron sur la carte ! 23 pages sur l'Ohio, cet autre berceau du punk avec 4 interviews de musicos ayant fait cette scène !

- Max Romeo (NDLR: qui sera en concert à L'Olympia le 13 mai 2023): éjaculation nocturne et socialisme

- Le meurtre de Smiley Culture, chanteur reggae "suicidé" lors d'une descente de police

- Hardcore en France - 1983-1989, une rencontre difficile

- Vintage Hi-Fi : ERA la platine qui venait de Belleville

- Back Porch Video : une émission télé tenue par des skins au milieu des années 80 à Boston ! Avec interview de l'un des deux tondus qui était au commande

- Jesse James & The JJ Band : le meilleur groupe 60's de soul en Europe

- Joe Harriott, le génie oublié de l'Alpha Boys' School

- The Atheist, groupe hardcore de Salt Lake City qui sortit une démo flamboyante... En 1978 ??? L'enquête est lancée !

- Quand le Mali twistait : photographie, cinéma & twist !

- Carte blanche pour 4 zineux : Audrey Ibim de I Believe In Myself/ Yannick de Jamaica Session/ Val Contingent de La faute à qui ? et Ben d'Une Vie Pour Rien.

Et encore plein d'autres choses, trop longues à rajouter ici !"


Oui plein d’autres choses, dont des chroniques de livres, disques. A noter les 6 pages sur le hardcore en France de 1983 à 1990. Époque qui nous rappelle les superbes soirées organisés par l’Enterprize avec pour 50 francs (8 euros), un-deux groupes français, un groupe voisin et un groupe international. 2 pages sur les skinheads et l’homosexualité (sic). Le méga dossier sur les punk rockeuses à travers le monde qui mérite à lui seul l’achat de ce fanzine "tondu pour crânes tendus", voisin de style de l’excellent fanzine Chéri Bibi qui ne doit pas être insensible à la couverture de ce numéro où l’on voit "Janet, skinhead de 17 ans, et ses potes à Huddersfield, dans le Yorkshire, en 1970."

Couverture du n°1 (Hiver 2014)


Couverture provisoire du n°2

Couverture définitive du n°2 (Hiver 2016-2017)

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