Dans cette période d’incertitude en ce qui concerne le spectacle vivant et les concerts avec la multiplication de cas Covid, de cas contacts, avec en résultat l’annulation de concerts, on arrive malgré tout ici et là à se frayer un chemin, pour assister à un concert non annulé pour X ou Y autres raisons. Ainsi samedi 11 décembre j’ai pu voir, en laissant ma trace soit disant éphémère avec le pass sanitaire et le masque obligatoire, le concert du groupe Pointe du Lac à la Bibliothèque Françoise Sagan à Paris. Ce concert permet de me remettre en contact avec la musique de ce groupe de Créteil (94) -d’où le nom Pointe du Lac qui est le nom de la station de métro ligne 8 Créteil/Pointe du Lac- mené dès 2014 par Julien Lheuillier puis avec l’aide de Richard Francés (de Radiant et WSM) et de constater que j’ai zappé leur dernier album LP2 publié en octobre 2020. En concert, il est en vente, avec une petite particularité de taille, chaque pochette de Cuinet Morgan est sérigraphié à la main par Romain Arnette est unique, ainsi difficile de faire le choix tant chacune possède sa couleur personnelle.
Stand merchandising @ Paskal Larsen
Pointe du Lac compose une musique électronique où l’ont trouve du krautrock, de l’ambient, de la musique répétitive - le fameux rythme motorik initié par NEU ! qu’on aime tant ! - et cosmique, le tout avec une luminosité mélodique imparable.
LP2 qui fait suite à l’album éponyme de publié en 2014 par Gonzai -dont la pochette représente la station de métro en rapport avec le nom- et la compilation EP1&EP2 par Muzic Fear Satan, contient 8 moreaux, avec en guest Quentin Rollet (label Bisou, ex-label Rectangle et ex Prohibition) au saxophone et Monotron et Kumi Okamoto aka Kumisolo au chant sur le morceau Der Leiermann. Si vous comprenez le japonais, le texte de cette chanson est reproduit sur la pochette.
Julien habitant à Créteil et Richard habitant à Nantes, les esquisses de ce qui allait devenir LP2 ont pris forme en 2018, lord d’une résidence à Jeumont (59) à la Gare Numérique (ancienne gare SNCF). C’est là qu’ils rencontrent Quentin Rollet. Ainsi deux ambiances se rencontrent, la musique électro cosmique de La Pointe du Lac, avec le free jazz sonique de Quentin Rollet. Lui, déjà habitué à jouer avec Steven Stapeton de Nurse With Wound quand il passe à Paris, autant dire que notre saxophoniste s’adapte facilement à divers univers musicaux, en y apportant sa petite marque personnelle. Ici, son saxophone sera moins free, histoire de ne pas casser les nappes ambient, ainsi son sax susurre des bulles de poussières tombé du cosmos (le résultat d’un des tirs de satellites de la part des Russes ?) où échappé du monde du silence où l’on croisait jadis le commandant Cousteau. Il est clair, comme le bleu azur, que la musique de Pointe du Lac est entêtante et trippante. Une fois qu’on y a posé l’oreille, impossible d’en sortir, tant leur trip space et psychédélique nous absorbe. Le final avec Holo-Epiphyte/Train, Montagne, Forêt, Banana ! en est un bon exemple. On ne va pas s’en plaindre, car des groupes de cette qualité issus de la sphère cosmique cela ne court pas l’espace. Dans les groupes actuels qui ont un rayonnement sonore aussi intense, on pense aux suisses de L’Eclair. Après l’arrêt Oberkampf reprit comme nom par le célèbre groupe punk français, Pointe du Lac marque à son tour un nom RATP lié à la musique indé, par contre bientôt le ticket chic, ticket choc sera obsolète.
Concert à la Bibliothèque Françoise Sagan à Paris @ Paskal Larsen 11-12-2021
https://pointedulac.bandcamp.com/album/lp2
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