dimanche 11 juin 2023

BROKEN WALTZ "Fables & Bones" (Beast Records/L’Autre Distribution) – 26 mai 2022

Dans la carrière d’un groupe de rock, le troisième album est souvent un défi supplémentaire. Le premier album est la découverte du groupe. Le deuxième album permet de voir si le groupe poursuit sur la voie du premier long format, ou bien s’il prend un autre chemin, avec à l’arrivé soit la confirmation du talent, d’un chemin vers une belle carrière artistique, soit une direction qui n’a pas trouvé son public, se sentant dérouté. Le troisième album (si le groupe a réussi à rester dans la même formation, sans trop de clash) permet de mettre les points sur les « i ». Qui m’aime me suive, faites-nous confiance. 

Et nous voici près à écouter le troisième album du groupe breton briochin Broken Waltz. Notre duo, Clément Palant (voix, contrebasse, percussions), Xavier Soulabail (basse, choeurs), devenu trio avec Pierrot Rault (saxophone ténor) est accompagné des musiciens Vincent Paulic (trombone), Nicolas Tirmarche (tuba), Ninon Palant (tuba) et d’Eléna Boulaire aux chœurs. Tous ce beau monde, pour nous proposer un album avec 12 morceaux enregistrés dans le petit théâtre à l’italienne de La Passerelle à Saint-Brieuc (22). Le cadre de ce théâtre transparait dans le style musical, encore plus prononcé dans le registre cabaret rock, ambiance bastringue, mais aussi blues mélancolique, proche du conteur d’histoires sombres. Si Broken Waltz ne joue pas de la musique traditionnelle bretonne (le Fest-Noz, "fête de nuit" en VF), l’esprit de la fête, de la danse populaire est plus que jamais présente. Certes la gueule de bois (dans la voix caverneuse de Clément) est également au programme, mais c’est pour la bonne cause. Après une nuit endiablée (et oui le Diable est là) sur le rythme de Roll The Knucklebones ou sur Macabre Tango avec l’abus de Smoke & Cigarette,  le réveil ne peut être que difficile, mais joyeux. A l’écoute des morceaux, on sent que le groupe et les invités ont pris beaucoup de plaisir à composer ses 12 fables perchées jusqu’à l’os. Clément Palant et Xavier Soulabail maitrisent parfaitement leur bébé Broken Waltz, à la fois adulte, insolent et sage. De pars le style cabaret rock, l’ombre de Tom Waits plane une fois de plus, mais on peut aussi y sentir la présence d’Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra, de Leonard Cohen, Hugo Race, Barry Adamson, Elvis Presley, Gavin Friday, Dr John, du Reverend Beat-Man, des Cramps-Kid Congo. Il y a également une ambiance religieuse, comme la cérémonie funèbre du 1er novembre pour ne pas oublier les morts. Mais évidemment, ici la mort est joyeuse et non pas morbide. La pochette réalisée par Tom Bornarel le montre bien, avec les squelettes qui dansent avec un homme et une femme. Le morceau Dead Men Bones et son rythme rockab’ fifties est un des sommets de l’album. Son énergie est communicative, donne envie de voir le groupe au plus vite jouer devant soi. Memory & Dust avec son air « fanfare d’un autre temps » a également du style. Broken Waltz a l’art d’installer une ambiance digne d’un spectacle à la fois pour être montré sur la scène d’un théâtre ou sur la place du village lors d’un festival d’art de la rue. Oui, Fables & Bones est un bel album de blues cabossé et joyeux.

Dans la première partie de la chronique, j’écris au sujet d’un troisième opus : "Qui m’aime me suive". Il est clair qu’on va suivre de près Broken Waltz, tant il nous prouve avec ce nouveau disque qu’ils ont beaucoup de choses à nous dire, à nous faire écouter. Ils ont de la matière au rayon rock et blues à nous faire partager, pour on l’espère de nombreuses années.  Comme sur la dernière case d’une BD de Lucky Luke ou l’on voit notre cowboy assis sur son cheval partir à la tombée de la nuit vers d’autres aventures, ou chez Astérix où l’on voit tous les habitants du village gaulois autour d’une table pour un festin, on attendra la suite du prochain épisode avec impatience. En attendant savourons en toute tranquillité ce magnifique troisième album titré Fables & Bones.

Chronique de l’album  "… and Disasters" ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/10/broken-waltz-and-disasters-beast.html

Top 10 musiques de Broken Waltz ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/10/broken-waltz-leur-top-10-en-musique_15.html

https://brokenwaltz.bandcamp.com/album/fables-bones

https://www.brokenwaltzband.com/

https://www.facebook.com/brokenwaltzband/


samedi 10 juin 2023

OFFWORLDS "Ten Hundred Light Years From Home" (Super Apes) – 15 novembre 2022

Offworlds est un trio du Loiret qui nous propose avec son premier album Ten Hundred Light Years Home, une musique space rock épique, bien enflammé. La pochette réalisée par Vania de Bie-Vernet (également au mastering) reflète bien la musique qu’elle contient. Soit des instrumentaux avec des envolées lyriques, des solos de guitare électrique en mode hard rock métal, des synthétiseurs pas avare en plages cosmic prog SF, qui nous font voyager entre ciel et terre, sans oublier les profondeurs de l’océan, le tout soutenu par une basse funky et krautrock. Le son est bien rock vintage entre 1977 et 1985, avec une touche kitch (la patine du temps) pas déplaisante. On pense à Goblin-Claudio Simonetti, Fabio Frizzi, John Carpenter, Tangerine Dream. L’ensemble sonne très B.O. de films des années 80, pour les cinéastes Dario Argento, Lucio Fulci, Lamberto Bava. Le titre de l’album pourrait être celui d’un roman, d’une nouvelle de science-fiction, par exemple Ten Thousand Light-Years from Home de Alice Bradley Sheldon aka James Tiptree Jr. (1915-1987) sorti en 1973. L’instrumentation est à la fois analogique et numérique. L’ensemble des huit instrumentaux (d’une durée de 51 minutes) donne un bel album qui devrait plaire aux amateurs du genre SF cosmic, teinté de hard, de psyché et de disco. 


https://superapeslabel.bandcamp.com/album/ten-hundred-light-years-from-home

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