Après avoir publié un essai sur la journaliste italienne, Letizia Battaglia, une femme contre la mafia (1), l’auteure Frederika Abbate revient au roman avec La Fille sauvage. Ce roman raconte les mésaventures de la jeune japonaise Mitsu Yamata, qui va se retrouver dans une forêt, suite à un accident de voiture, auquel elle va perdre ses parents. Elle va être recueillie par un ermite et elle va lier une amitié avec une biche. Au fil du temps elle va perdre le lien avec le monde « civilisé » et devenir une fille sauvage. L’actrice Audrey Daylacs, pour les besoins de son rôle dans le film Julianne la sauvagesse réalisé par Fulvio Berger, va rencontrer Mitsu.
Voilà, pour une des trames de l’histoire, car en parallèle il y a des meurtres en série, un groupe de mutants qui prépare l’apocalypse, un personnage étrange nommé Méphisto, bref, impossible de résumer ce roman en quelques lignes, d’autant qu’il est préférable de découvrir La fille sauvage au fil des pages.
Frederika Abbate est une romancière qui nous entraîne dans un monde imaginaire, où le réalisme est malmené par tout un bestiaire de monstres, de mutants, de créatures fantastiques. Il faut se laisser porter par l’histoire située entre rêve et cauchemar, le tout avec une forte dose d’érotisme, parfois cru, où les odeurs intimes et nauséabondes (la puanteur de la crasse humaine) se font sentir entre les lignes. Il y a du sang, de la méchanceté, mais aussi de l’amour, de l’amitié, de la poésie. Exemple : Audrey se sentait devenir arbre. Devenir fleur. Forêt. La forêt est un grand sexe de femme (Page 209). Les deux personnages principaux du roman, sont des jeunes filles. A travers cette histoire imaginaire, proche du conte pour adulte, Frederika Abbate nous raconte la découverte de l’amour, des plaisirs féminins. Audrey est une vierge qui va découvrir le plaisir de faire l’amour et se dévoiler au lecteur et lectrice. Les passages érotiques sont le ciment de cette histoire étrange où dame nature nous ouvre grand ses lèvres, pour mieux nous y perdre. A la lecture du livre, on voit des images animées entre BD et animations japonaise apparaître entre les lignes. La Fille sauvage mériterait de prendre forme sous le trait d’un dessin animé du style Belladonna de Eiichi Yamamoto sorti sur les écrans en 1973. A bon entendeur… En attendant, laisser travailler votre imagination à la lecture de ce roman très singulier.
(1): Chronique du livre Letizia Battaglia, une femme contre la mafia ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2022/08/letizia-battaglia-une-femme-contre-la.html
https://frederika-abbate.com/la-fille-sauvage/
https://www.amazon.fr/gp/product/2958352714/ref=dbs_a_def_rwt_bibl_vppi_i0
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