mercredi 1 juin 2022

BORIS MAURUSSANE : Son top 10 en musique

 

Boris Maurussane vient de publier son premier album titré Social Kaleidoscope (1). Dans le style pop de luxe, avec des arrangements délicieux, des mélodies lumineuses, on peut dire que Boris Maurussane a mis les petits plats dans les grands, pour le bonheur des gourmets et des oreilles les plus exigeantes. Pour composer des morceaux à la fois aérés et complexes, judicieusement orchestrés (il y a 19 musiciens qui ont répondus à l’appel du maestro), on peut imaginer que Boris Maurussane a un bon bagage musical du point de vue références discographiques. Avec son Top 10, on va découvrir ce qu’il écoute chez lui.  

Ton morceau intemporel ?

Pendant longtemps je revenais sans cesse aux Kinks ou à Left Banke et Montage, mais en ce moment j’essaie de me détacher un peu de cette idée d’intemporalité, peut-être que tout est temporel. Un morceau qui a fait très forte impression sur moi ces dernières années, c’est Children Games d’Antonio Carlos Jobim (CTI Records - 1970). Merveille d’orchestration et d’enregistrement d’une mélodie céleste.


Ton album culte de tous les temps ?

A Love Supreme de John Coltrane (Impulse ! Records - 1965). J’ai découvert ça à 17 ou 18 ans, tout est géant : le son, ce saxophone-voix, ces mélodies en mouvement perpétuel, le piano de Mc Coy Tyner, la batterie d’Elvin Jones, d’une grande agilité rythmique et qui déploie à elle toute seule un tel espace sonore.


Le single parfait de tous les temps ?

Waterloo Sunset des Kinks (Pye Records - 1967). Éternelle grâce (c’est en parfaite contradiction avec ce  que j’ai dit plus haut !)


Le morceau « sunshine » pop parfait ?

Where do I go ? de The Free Design (Projet 3 Total Sound - 1969) : voix aérienne et quatuor à cordes !

 

L’album/single d’un artiste/groupe français qui t’émerveille ?

Dur, dur, je trouve qu’il y a beaucoup de très bonne musique en ce moment.

Bon, en laissant de côté beaucoup de bien belles choses (Domotic, Olivier Rocabois, Serieyx, Dorian Pimpernel, Ricky Hollywood, Julien Gasc, Nicolas Paugam, Chassol, Nina Savary, Astrobal, Fleur Offwood, Pearl and the Oysters, OE, Laure Briard…) pour  n’en garder qu’une :

L’Opium d’Athanase Granson (WeWant2Wecord - 2022), disque d’une grâce folle. Des chansons pop merveilleusement mélodiques, qui baignent dans une luxuriance de rêveries synthétiques.     Mon seul reproche est qu’il est trop court, je suis sûr qu’il l’a fait exprès pour avoir plus d’écoutes ! Plaisanterie à part, il est clair qu’il n’y a rien à jeter.



Ton album a été commencé en 2014 soit il y 8 ans. Ton disque fresque accouché dans la douleur qui porte au respect ?

Smile des Beach Boys ! (Capitol Records - 2011)


Sur ton album il y a 19 musiciens et choristes. Ton disque orchestral préféré ?

Pour rester dans un registre pop (malgré tout), je dirais Jobim de Antonio Carlos Jobim (MCA Records - 1973), édité aussi sous le nom Matita Perê avec une autre pochette. A mesure qu’on avance dans l’album c’est une plongée dans l’orchestral, très profonde. Et sous une forte influence impressionniste. Les orchestrations sont somptueuses. Une bonne partie de la seconde moitié du disque est instrumentale, mais la chanson Matita Perê est un peu un condensé de tous ces aspects du disque : changements de tonalité, changements de tempo, rebondissements, enluminures de vents, envolées de cordes… à couper le souffle. Même chose pour les pièces orchestrales qui suivent. Évidemment, je pourrais citer à peu près n’importe quelle œuvre orchestrale de Ravel, Debussy, Stravinsky, Bartók (au hasard le Concerto pour orchestre) ou Messiaen, pour rester dans mes favoris, mais je restreins ma réponse aux « disques » au sens, pop, d’album.


Ta musique évoque les BO de films des années 60-70, ta BOF préférée ?

Peut-être Giu La Testa d’Ennio Morricone (Cinevox - 1971)


La pochette de disque la plus classieuse ?

C’est dur de considérer une pochette pour elle-même. C’est vraiment un continuum avec la musique. « Classieuse » : peut-être la pochette de Scott 3 de Scott Walker (Philips - 1969). Cet œil,   ce bleu !


Le morceau parfais pour passer un agréable moment avec la personne qu’on chérie le plus ?

Com Mais de 30 de Marcos Valle (Odeon - 1971)


(1): Chronique de l’album Social Kaleidocope ici: https://paskallarsen.blogspot.com/2022/05/boris-maurussane-social-kaleidoscope.html

https://borismaurussane.bandcamp.com/releases

https://www.facebook.com/b.maurussane




















mardi 31 mai 2022

PARIS COMBO "Quesaco ?" (Six Degrees Records) – 6 mai 2022


 

Quesaco ? est le septième album studio de Paris Combo et l’album posthume de la chanteuse du quatuor, Belle du Berry, qui nous a quittée en 2020 à l’âge de 54 ans, à cause d’un cancer foudroyant, saleté maladie tueuse ! L’album lui est dédié et permet d’entendre sa voix joyeuse sur ses 11 nouvelles compositions (textes et musiques).

Paris Combo est un groupe parisien qui s’est formé en 1995. Le succès commence en 1999 avec le deuxième album Living Room sur Boucherie Production, qui s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires, devenant ainsi disque d’or. Paris Combo compose une musique libre et métissé, qui mélange chanson, cabaret, swing, jazz manouche, cha-cha, pop, latino jazz, tropicalisme, tsigane. Le tout lié par la bonne humeur des mélodies et la voix suave, solaire et swing de la Belle du Berry. Ce nouvel album a été enregistré avant la disparition de la belle en août 2020. Ainsi deux plus tard, en ce mois de mai 2022, Quesaco ? est l’album comme elle la désiré, de ses compos au mix final. Sur le morceau Seine de la vie parisienne, la Belle du Berry chante "Marcher dans Paris la nuit, le froid j’adore ça, Marcher dans Paris, marcher avec toi". Il est clair que ces mots vont résonner chez les habitants de Paris, qui ont encore envie de rêver, de croire que Paris est encore une magnifique ville, est encore la ville des amoureux. Rêve ou réalité (chantiers abondants, déchets-masques-, trottinettes amassées sur les trottoirs, circulations diverses ou chacun est le roi de la route, pollution...), pour flâner dans les rues de Paris avec dans les écouteurs la musique heureuse de Paris Combo, il est clair que la ville lumière devient éclatante. C’est ce qu’à essayer de montrer We are the Good Children et Thatdog en réalisant le clip de ce morceau, tout en rendant hommage à la Belle du Berry, qui aimait la danse et se promener dans les rues de Paris. Enfin, à noter que l’album est publié par Six Degrees Records, un label américain de jazz world music (Bebel Gilberto, Banco De Gaia, Alice Russell, Zuco 103, Piers Faccini), ce qui est flatteur pour ce groupe parisien qui chante exclusivement en français. Sans leur chanteuse compositrice, le groupe Paris Combo (François Jeannin, David Lewis, Potzi) va t-il continuer cette aventure après plus de 25 ans d'activité discographiques et scéniques ? La réponse est surement dans la boule de cristal d'un petit cabaret de Pigalle, ou dans la mare d'un café situé dans un boui-boui du 18ème arrondissement de Paris.

Concert hommage à La Belle du Berry avec Paris Combo et de nombreux invités le 2 juin au New Morning à Paris

https://www.pariscombo.com/

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