DAY DREAM THREE "The Lazy Revolution" (Noja recordings/Altipiani) – 08 octobre 2021

 

Hazard des sorties, à peine remis de l’album solo de Julia Chapiro titré Zorked, au son très début 90, qu’on reste à la même époque (soit déjà 30 ans !) avec la musique de Day Dream Three. Si Julia est portée par le shoegaze, Day Dream Three est lui porté par l’indie noise rock HC US, entre Bitch Magnet, Buffalo Tom, Girls Againts Boys, Nirvana, Pavement, Seam, Slint, Dinosaur Jr, Sebadoh. Day Dream Three est le projet du sicilien Enzo Pepi, ex Twing Infection et The Pepiband, deux groupes italiens en activités au début 2000. Avec Christian Cutrufo (ex Twing Infection) à la basse et Vincenzo Arisco (Walrus Brothers) à la batterie et Enzo Pepi au chant, à la guitare et à la composition, Day Dream Three a vu le jour en 2019 avec la publication de l’album Daydream. Voici la suite avec The Lazy Revolution. Du rêve en 2019, on passe en 2021 à la révolution !

Ce 2^ème album contient 12 morceaux solidement charpenté qui alterne riffs de guitare en avant et noise au ralenti, plombé par une voix lo-fi posé. On est au cœur du son indé US des années 89-92, ainsi pas étonnant de trouver un morceau qui a pour titre 1992. Attention, pas d’inquiétude, ici on n’est pas dans la naphtaline, ni dans le copier collé. Enzo Pepi a suffisamment de classe pour y donner sa patte personnelle. Les riffs, les mélodies sont solide, la voix donne le la, bref ce Lazy Revolution est très plaisant à écouter et permet de nous remémorer un son indé US qui n’a pas pris une ride, juste quelques cheveux gris !

https://daydream3.bandcamp.com/album/the-lazy-revolution

https://www.facebook.com/Daydreamdaydreamdaydream/

JULIA SHAPIRO "Zorked" (Suicide Squeeze Records/Modulor) – 15 octobre 2021

Zorked est le 2^ème album solo de Julia Shapiro, qui s’est fait connaitre au sein des groupes féminins Chastity Belt (quatre albums entre 2012 et 2019) et Childbirth (deux albums entre 2014 et 2015). En mars 2020, Julia quitte sa ville de Seattle pour Los Angeles. Elle vie en collocation avec Melina Duterte aka Jay Som (de nombreux single/EP et trois albums). La maison est transformée en home studio, avec Julia à la composition, à l’écriture et Melina à la production. Le résultat de ce changement de domicile et de climat pour Julia, donne un album de 10 morceaux avec sa vision extérieure de Los Angeles quelle définie en cette phrase : "Une friche tournant au ralenti, un endroit pour communier avec les fantômes et héritages déformés."

Sans tomber dans la cold wave dépressive, les compositions de Julia Shapiro se fondent dans le bruit bourdonnant du shoegaze et de l’indie noise teinté de dreampop. L’ombre de My Bloody Valentine et Ride de l’album Nowhere plane vaillamment dans la grisaille électrique des mélodies, qui arrivent à s’extraire des nappes de larsen. La voix androgyne, pop, aérienne et spectrale de Julia semble par moment noyée par la virulence mélancolique des harmonies jouées à la guitare. Avec le morceau Someone, la lumière semble prendre le dessus, le temps d’une échappée indie pop bienvenue. Ensuite, la guitare folk sur Reptile ! Reptile nous montre un paysage étrange de Los Angeles, bien loin du soleil carte postale. Hellscape nous remet sur les rails du shoegaze vaporeux, style qui réussit plutôt bien à la grâce de Julia. Il est clair qu’à l’écoute de Zorked on est dans l’espace-temps sonore du début des années 90. Mais vu l’époque de merde qui a commencé en mars 2020, c’est plus sympa d’avoir la tête dans une époque où il y avait plus de liberté qu’aujourd’hui avec en prime de nombreux bons disques à écouter. En 1991 il y a eu les albums : Loveless de My Bloody Valentine, Blue Line de Massive Attack, Nevermind de Nirvana, Screamadelica de Primal Scream, Trompe le Monde de Pixies, Just For a Day de Slowdive, Bandwagonesque de Teenage Fanclub, Spooky de Lush … on arrête, car la liste est longue. Remember certes, mais Zorked c’est maintenant !

 

https://juliashapiro.bandcamp.com/album/zorked

https://www.instagram.com/im____constipated/?hl=fr