lundi 20 septembre 2021

THE GREAT DESTROYER (Super Apes Label/Ovvk Recordings) – 10 septembre 2021


Pour composer la bande son de l'exposition/installation Women and spaces (1) de Marina Bucco qui s’est déroulé en septembre 2020 dans la coGalleries à Berlin, Ronan Le Goff (ex Known As Numbers et actuellement dans Cheever) s'est associé à Romain Donet (ex Chaviré et actuellement dans Watertank) sous l’entité The Great Destroyer. Ronan est à la guitare et Romain est au piano, au clavier glockenspiel, à la batterie répétitive (drum beats) et à la production. L’album contient deux morceaux fleuves composé par Ronan, February Mood (17 minutes) et How To Destroy Devils (18 minutes). La musique instrumentale est un voyage mental, aérien et vaporeux au carrefour du slowcore, de la noise, de l’indus, du shoegaze, de l’électro et de la musique contemporaine. Poétique, mélancolique, cinématographique, les deux pièces sonores nous enivrent de plaisir avec ces notes délicates et répétitives, toutes en légèretés, avec une part de mystère pour accompagner l’installation des vêtements de femmes sur un fil, mise en scène par l’artiste peintre et écrivain Marina Bucco. Quelque part entre Cluster/Moebius/Roedelius, Brian Eno, Low, Slint, Lee Ranaldo, Thurston Moore, Rhys Chatham, Sonic Boom, Boards of Canada, Plaid, Coil, F/LOR, la musique spatiale, mentale et intimiste de The Great Destroyer traverse la temporalité du moment présent. Au contact de cette musique, notamment de la guitare drone, on perd la notion du temps, on est comme suspendu à... un fil à linge. Tentez l’expérience !


"Women and spaces" – Installation de Marina Bucco

(1) : "Son œuvre Women and spaces est une installation d’art médiatique mixte qui met l’accent sur la place d’une femme dans sa société et les espaces publics en utilisant le linge de maison. Inspiré par des voyages au Moyen-Orient, en Inde et en Afrique ainsi que dans des pays d’Europe du Sud où le soin du linge, l’accrochage des vêtements à sec ont une forte association féminine, créant, ce qui peut être considéré comme des « traces de femmes » dans les espaces publics. Il peut s’agir d’un rituel de rapprochement, d’un espace pour rencontrer d’autres femmes qui créent un sentiment de communauté et d’appartenance. En même temps, les vêtements, le linge et la lessive sont un aspect très intime et personnel de nos vies.

Marina invite le spectateur à explorer les souvenirs, les odeurs et les textures créées par l’artiste concernant l’installation comme une forme de journal de ses voyages. Dans le même temps, elle vous encourage à explorer vos propres associations, souvenirs et sentiments éveillés par les odeurs, les couleurs, le toucher et le mouvement et la légèreté du tissu.
L’idée d’une installation en patchwork vient de l’idée que les femmes partagent le rôle de tisser, de coudre et de teindre la texture, de créer des costumes et des vêtements. En mélangeant ces éléments de la situation plus large de la place des femmes dans la société, nous créons une identité commune pour toutes les femmes du monde entier." (Texte de présentation écrit par la coGalleries)

https://superapeslabel.bandcamp.com/album/the-great-destroyer

https://www.facebook.com/superapeslabel

dimanche 19 septembre 2021

FROM NURSERY TO MISERY "Tree Spirits" (Dark Entries Records) – 20 août 2021


From Nursery To Misery est un trio qui a existé entre 1987 et 1991. Avec les jumelles  Gina et Tina Fear aux voix et Lee Stevens aux claviers, effets et production, From Nursery To Misery compose une musique électronique lo-fi, enregistré sur un 4 pistes dans le studio de Lee à Basildon dans l’Essex, situé à 40 kms de Londres. Le son, au croisement de l’indus, de la cold wave, l’expérimental et de synth pop lo-fi est épuré, minimal, répétitif et fragile. Les voix sont enfantines, éthérées et posées, avec un phrasé parlé, donnant une touche poétique à l’atmosphère. On est dans le bricolage/découpage DIY esprit fanzine A5 en photocopie noir et blanc publié à 50 exemplaires. Durant leur courte existence, le trio a publié deux albums en format cassettes auto produit, le tout fait à la main et distribués ou échangés via la scène du Mail Art (pour rappelle, en 87-91, Internet n’existait pas). Plus un split album (toujours en K7) avec le groupe Nostalgie Eternelle. On trouve également le groupe sur diverses compilations K7 et EP, tous avec des tirages confidentiels. A noter qu’ils n’ont fait que quatre concerts. Bref avec eux l’artisanal peu exposé est de rigueur !

 

En 2017, le label américain Dark Entries a publié la compilation Pixies In The Woods en vinyle. Les morceaux extraits de ses K7 peut exposés et épuisés ont été remastérisés pour le support vinyle. En 2021, voici la deuxième compilation vinyle avec 11 morceaux puisés de nouveau dans les deux albums et dans les archives de la K7 attitude en mode micro éditions. Les morceaux ont également été remastérisé. Dans la sélection, notons le morceau dansant Spawning Beds avec sa rythmique à la New Order plutôt sympa à l’oreille. Mais il est clair qu’ici, la musique de poche du trio n’est pas destiné aux amateurs du son Hi-Fi façon Pink Floyd de Dark Side On The Moon, mais plutôt pour l’amateur du son mono et rachitique de Daniel Johnston et TV Personalities (dont la pochette de Tree Spirits a un petit air de Privilege -1989-), Beat Happening, avec une touche Anne Clark pour l’esprit musical. A noter, que cette édition en vinyle contient un petit livret de 12 pages (style fanzine A5), avec les paroles des chansons, la reproduction d'une interview papier, le tout avec des illustrations/dessins de Gina & Tina Fear et trois photos d'archives.


https://fromnurserytomisery.bandcamp.com/album/tree-spirits

https://www.darkentriesrecords.com/store/vinyl/lp/from-nursery-to-misery-pixies-tree-spirits/

https://www.discogs.com/fr/artist/447742-From-Nursery-To-Misery