lundi 29 mars 2021

STEFANO DI BATTISTA "Morricone Stories" (Warner Music) – 2 avril 2021


 

Ennio Morricone nous a quitté le 6 juillet 2020 à l’âge de 91 ans, laissant orphelins derrière lui de nombreux mélomanes. Depuis sa disparition, de nombreux labels éditent et rééditent une partie de ses BO de films. Il faudra de nombreuses années, vu qu’il y a environ 500 bandes originales de films à son actif. Si Ennio Morricone a joué de nombreux styles musicaux, selon les besoins des films, le style jazz dans sa forme classique a peu été joué par lui, à l’inverse d’un autre maestro nommé Lalo Schifrin. C’est ce versant musical que le saxophoniste alto italien Stefano Di Battista nous propose avec son nouvel album, totalement consacré aux reprises du maestro. Pour cet album, il est accompagné de Fred Nardin (piano), Daniele Sorrentino (contrebasse) et Andre Ceccarelli (batterie). On imagine que la sélection des morceaux a dut être compliqué pour y extraire 12 titres qui mélangent films classiques (Il était une fois en Amérique, Le Bon, la Brute et le Truand, Mission, 1900, Peur sur la Ville), films de genre moins connu du grand public (Mais qu’avez-vous fait à Solenge ?, Verushka, Le Grand Silence, La Drôle d’Affaire, Disons, un soir à Dîner, La Femme du Dimanche) et le morceau inédit Flora offert par Morricone à Di Battista, soit un passage de relai plutôt classe de la part du maitre.


La relecture des morceaux, par Stefano Di Battista est exclusivement jazz avec juste par instant une touche de swing, mais cela n’empêche pas de reconnaitre instantanément la mélodie des morceaux/thèmes extraits des films à succès comme Peur sur la Ville et Le Bon, la Brute et le Truand. La couleur jazz donne une autre vision de ces morceaux qui nous accompagne depuis notre enfance, car ces films sont passés de nombreuses fois à la télévision. L’ambiance feutrée de certaines compos nous évoque les sonorités du label Blue Note, soit une couleur musicale qui reste intemporelle. Ainsi, pour les non initiés au jazz, par l’intermédiaire d’Ennio Morricone, cette musique peut-être une belle découverte, et pour les jazzmans non cinéphiles ce sera une rencontre avec le maestro. Bref tout le monde est gagnant !

Photo @ Pascale Cholette

https://www.facebook.com/stefano.d.battista.10

http://wmg.click/MorriconeStoriesYC





OLIVIER ROCABOIS "Olivier Rocabois Goes Too Far" (Acoustic Kitty/Differ-ant) – 2 avril 2021


Après avoir sortie en 2017 le premier album Absolute Poetry sous le nom d’All If, projet créé en 2008, l’auteur-compositeur-interprète et producteur breton Olivier Rocabois nous propose un nouvel album sous son propre nom. L’album a pour titre Olivier Rocabois Goes Too Far et contient neuf morceaux autobiographiques. Petite explication extraite de la bio : « Cet album est l’histoire d’une vie en neuf chansons dont les thèmes se développent autour de la classique triangulaire amour-sexe-mort. D’autres sujets moins attendus (la sorcellerie, l’ennui provincial vécu comme une bénédiction, la coquetterie en médecine légale) sont aussi abordés. »

Fan des Beatles et de Paul McCartney en particulier (époque Ram en 1971), Olivier Rocabois ne veut (peut) pas décevoir ses mentors. Ainsi il met la barre très haute pour composer une musique pop où les harmonies, les mélodies, les orchestrations sont aux petits soins. Chez notre chanteur et multi instrumentiste (guitares, piano, mellotron, orgue, flute, marimba), une chanson se doit être raffinée, baroque, lyrique, luxueuse, divine, le tout parsemée d’un soupçon de glam doré. Chez lui, pas de pop lo-fi de poche, mais des arrangements qui trouveront leurs saluts dans un salon cosy et feutré, une salle de concert à l’acoustique irréprochable, avec des fauteuils douillet, l’Olympia par exemple. 


Si Olivier Rocabois est à tous les postes, écriture/composition/arrangement/production, pour l’enregistrement des morceaux, il est accompagné par de nombreux musiciens et chanteurs.es chevronné.es : Jan Stümke, Guillaume Glain, Laurent Saligault, Olivier Popincourt, John Howard, Helen Ferguson, Barbara Silverstone… Chœur, violons, pianos, font partie des instruments utilisés pour donner une portée céleste qui monte vers les étoiles. Quelque part, entre évidemment les Beatles, mais aussi David Bowie, Brian Wilson, The Sparks, XTC, The Divine Comedy, The Monochrome Set, High Llamas, Suede, voir par instant une mini touche de Queen quand ça frôle l’extravagance (attention ici ça reste mesuré), la musique élégante et solaire d’Olivier Rocabois est porteuse de bonnes vibrations positives. Peut-être que par la suite, Olivier Rocabois composera quelques textes en Français, car son style sonore, et son timbre de voix se prête très bien à l’exercice de la langue de Baudelaire. Bref un album « pas dégueu » pour reprendre une expression de notre poète de Saint-Germain-des-Prés, Serge Gainsbourg, que l’on va prendre plaisir à écouter pendant tout le printemps puis l’été au bord de l’eau, si possible en bonne compagnie.

 

https://allif.bandcamp.com/album/olivier-rocabois-goes-too-far

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http://www.la-centrifugeuse.fr/ORGTF