KIM "Rocks" (Super Apes Records) – 5 novembre 2020

Pour son 48ème album nommé tout simplement Rocks, le mille patte bordelais Kim (voix, guitare, percussions) nous propose avec Blondine Morisson (voix, basse) et Ollie Joe (batterie), 10 morceaux de rock brut, sans chichi, ni le besoin d’un décodeur pour déchiffrer ce qui se passe dans l’auditorium ou à la cave, c’est au choix. L’album est initialement enregistré au studio CBE (studio du regretté Bernard Estardy) en quasi improvisation en 2014, avec l’idée de réaliser un LP de hard rock sans solos de guitare. Le résultat ne satisfait pas suffisamment Kim pour l’éditer, l’enregistrement est resté dans ses archives jusqu’au confinement de l’année 2020. Là le disque reprend vie grâce au nouveau mixage, sous la forme d’un album de rock dans tous ses états. Malgré tout il reste quelques petites intonations hard 70, notamment sur le morceau No Soul qui dure à peine 2 minutes. Il y a aussi du blues rock sur Here Comes My Baby et sur le final Ice Cream, en passant par le rock arty à la Television sur 1000 Years et New Friend Girl, la power pop pour Muriel, une touche funky/soul sur Lily Catastrophe, de l’indie sur Solders of Creation, du boogie rock garage sur I Hate Rock’n’Roll. Il est clair, le trio c’est amusé pendant cette jam session, qui a failli ne jamais voir le jour. Comme quoi le confinement n’a pas que du mauvais chez les artistes. Bref, ce nouvel album de Kim, est comme un amusement entre deux projets. Amusement jusqu’au support physique, car l’album est disponible en CD-R et en K7, soit un côté lo-fi artisanal pour le diffuser. 

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FATEN KANAAN "A Mythologiy of Circles" (Fire Records) – 13 novembre 2020

L’artiste new-yorkaise Faten Kanaan compose une musique instrumentale intimiste, parfois silencieuse, parfois proche de la méditation. Elle utilise des synthétiseurs pour créer un univers sonore à la fois poétique et remplie de mystères. A Mythologie of Circles est son 4^ème album studio. Sur cet album, elle « explore les répétitions cycliques dans la nature et le temps, et les allégories qui y sont attachées. Les mythes cosmologiques expliquant les phénomènes naturels font depuis longtemps partie des récits humains : les mouvements des planètes et des saisons, du temps et des marées. » (Source Bandcamp). On y trouve en effet une enveloppe cosmique dans les sons, trames et mélodies qui parcourent les compositions (abstraite ?) de Faten Kanaan. Parfois le religieux, le sacré se fait entendre, (se fait attendre ?), comme pour mieux nous porter vers une autre sphère qui va s’échapper de notre corps sanguin. Dans le style sonore et pour l’ambiance, on pense à Klaus Schulze, Plaid, Boards Of Canada, Christine Ott, Watine. Si votre humeur porte à la nostalgie, à une remise en question de votre utilité « impuissance » face aux secousses actuelles qui traversent le globe, cet album peu vous servir de bande son transitoire dans votre recherche d’identité terrestre. La série TV X-Files nous là bien affirmé : « La vérité est ailleurs ». 

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PEEL DREAM MAGAZINE "Agitprop Alterna" (Tough Love Records) – 3 avril 2020

Peel Dream Magazine est le projet musical du new-yorkais Joe Stevens. Agiprop Alterna est son deuxième album, il fait suite à Modern Meta Physic sortie en 2018. Sur ce nouvel album, Jo-Anne Hyun vient en renfort poser sa voix et Brian Alvarez et Kelly Winrich sont en alternance à la batterie, selon les morceaux. Ils ont surement un jeu différent, mais pour le néophyte, ce n’est justement pas frappant à l’oreille. La musique de Peel Dream Magazine nous transporte direct au début des années 90, quand la musique shoegaze et dreampop était au meilleur de sa forme avec les groupes My Bloody Valentine, Ride, Slowdive, Chapterhouse, Pale Saints et Stereolab. A défaut d’originalité (les références sont trop évidentes), l’harmonie entre les deux voix masculine/féminine et la musique à la fois noisy et cristalline est le point fort des compos. L’ordre d’apparition des morceaux est comme le déroulement des images d’un bon film. Un fois entré dans l’histoire, on se laisse porter par les divers rebondissements, moments et séquences inattendus. On connait le style, on a déjà entendu ce riff, ce larsen, flâné sur cette voix mélancolique, mais qu’importe, quand le vin est tiré, il faut le boire. En plus ce cru 2020 est bon et tient bien en bouche.

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