dimanche 28 juin 2020

STAPLIN "Neon Shades" (True Velvet Records) – 19 juin 2020


Neon Shades est le premier album du jeune duo français Staplin, avec aux commandes Norman Langolff et Arno Van Colen. Le nom Staplin fait référence au rôle de Bernard Blier dans le film Série Noir d’Alain Corneau, avec également l’écorché Patrick Dewaere et la débutante et toute jeune Marie Trintignant âgé de 16 ans. 
Staplin compose une musique raffinée et cinématographique. Dans l’esprit on pense à Air, Nouvelle Vague et à Massive Attack pour l’art d’accueillir sur ses morceaux, des invités de choix à poser leurs voix de velours. Ainsi, sur la musique aérienne du duo, Halo Maud, Sacha Sieff, April March et Mark Kerr apportent leurs personnalités vocales. De parts les arrangements soignés, avec une touche symphonique, comme échappé d’un film français des années 60/70, on pense évidemment à la complicité Serge Gainsbourg/Jean-Claude Vannier/Michel Colombier, les 12 morceaux de l’album sont d’une élégance qui fait chaud au coeur. Après les albums de Fred Pallem & le Sacre du Tympan, Pierre Daven-Keller et son lumineux Kino Music, Forever Pavot pour son album Rhapsode, Nicolas Godin pour sa BO de la série TV Au Service de la France et maintenant Staplin, il est clair qu’en France il y a des artistes de talent qui ont repris le flambeau d’un certain esprit sonore classieux à la française, digne de leurs ainés (Vannier/Colombier/De Roubaix/Estardy/Lai/Goraguer).
Et si la musique de Staplin venait apporter de la couleur et de la lumière à la banlieue sombre, grise, humide et sale du film Série Noir d’Alain Corneau ?







samedi 27 juin 2020

LE PARIS DES DISQUAIRES par Hervé Davallan (Jazz & Cie) – 20 juin 2020


Si de parts le passé, il y a eu quelques guides de poche sur le Paris Underground, Paris Rock (Parigramme), Paris Ville Rock (Tournon Carabas), Paris 200 bars concerts (Editions Bonneton), des revues spécialisées comme Nova mag, Zurban, des suppléments dans des magazines (Actuel, Globe, Inrocks, Tecknicart, Télérama/Sortir), des quotidiens (Libération, Le Figaroscope) en rapport à un évènement (fête de la musique, vacances d’été), à ma connaissance il n’y a pas eux un guide consacré exclusivité aux disquaires parisiens et proche banlieue. Maintenant ce guide existe. Il a pour nom Le Paris des Disquaires et il est sorti le jour du Disquaire Day.

L’auteur Hervé Devallan a arpenté tous les arrondissements de Paris pour aller à la rencontre des disquaires. On peut dire qu’il a fait son taf de journaliste, car son guide n’est pas juste un carnet d’adresses, mais bien une présentation de chaque disquaire avec une mine d’infos. Le tout richement illustré. Certes, certains disquaires n’ont droit qu’à 1/4 de page, quand d’autres en ont deux ou quatre. Comme dans tous les domaines, il y a des petits nouveaux, des moins connus et des institutions (Parallèles, Crocodisc, Le Yéti) qui ont ouvert leur boutique mi 70 en pleine période punk. Bon, je ne vais pas faire le résumer des boutiques, mais je peux vous dire qu’ils sont tous présents. Les disquaires pop rock indé sont les plus nombreux, mais il y a aussi certains qui sont spécialisé musiques du monde, classique, reggae, funk/soul, jazz. Sans oublier les singuliers comme le Thé Troc, Walrus et son bar, Lucky Records le spécialiste Madonna, Lavo//Matik qui mélange punk rock et street art, Ground Zero et ses meubles hi-fi, son auditorium, Zic & Bul pour vinyles et BD… Bref un guide complet qui va satisfaire les amateurs de musiques qui aiment avoir l’objet physique en main, les collectionneurs d’éditions originales, et les amateurs de bonnes affaires au rayon occasion. Seul petit bémol, si la couverture est belle, par contre le grain feutré du papier est trop fragile pour un guide, qui a pour vocation de vous suivre dans votre poche ou sac à dos.




Ci-dessous un article sur les pochettes de disques :
https://paskallarsen.blogspot.com/2020/06/la-pochette-vinyle-une-oeuvre-dart.html

vendredi 26 juin 2020

CYBOTRON "Colossus" (Dual PLanet) - 1978



Je connaissais le duo américain Cybotron de Détroit, avec le génial Juan Atkins et Richard Davis, qui ont portés les bases en 1981, certes après Kraftwerk, de la musique électronique qui allait faire des ravages et de beaux enfants dans les années 2000, comme les bons élèves Dopplereffekt.
Avec le Disquaire Day 2020, j’ai fait connaissance avec un autre Cybotron, grâce à la réédition du label Dual Planet. Ce Cybotron est un trio australien qui a sorti en 1978 l’album Collossus. Le groupe c’est formé en 1975 et c’est séparé en 1981, après avoir réalisé trois albums. Collossus est le 2ème album. La musique de l’LP est un mélange de prog rock, d’électro et d’ambiance digne d’une BO de film dirigé par le groupe italien Goblin. Les synthétiseurs sont très présents, mais on trouve aussi le son du sax et des percussions. Le style nous fait penser à Tangerine Dream, mais en moins ambient et en plus dansant, façon Black Devil Disco Club. C’est clair, coté son, nous sommes bien en 1978, à cause des synthés, très loin du post punk anglais très novateur à l’époque, sans être pour autant du prog style Yes et Genesis. L’album ne contient que 4 morceaux, mais chacun constitue un graale sonore qui me donne le complexe de ne pas les avoirs découverts avant. Mieux vaut tard que jamais ! Bref, un album plus que recommandé, du moins si vous êtes amateurs de musiques électroniques aux résonances, space, cosmique avec une touche de krautrock et de disco.