J’adore le disque
vinyle, mais je reconnais qu’il y a deux défauts :
1-
Son
poids, les disques vinyles sont lourds. Quand on déménage (heureusement ça n’arrive
pas souvent), les potes apprécient moyennement de les porter, à moins d’être
content d’avoir à l’œil une séance de musculation.
2-
Le
côté non pratique. On ne peut pas écouter le vinyle (à l’inverse de la
K7/CD/MP3) où on le désire, soit par exemple dans les transports ou sous la
tente (à moins d’avoir un pick-up au son horrible). Il faut le confort
intérieur avec une bonne platine et des bonnes enceintes.
Les deux qualités majeures
du disque vinyle :
1-
Le
SON. Le vinyle possède (à l’inverse du CD), un grain vivant et non pas froid, ni
clinique, ni métallique.
2-
Le format de la pochette. Le 33 tours à la
même taille qu’un beau livre ou un tableau d’artiste.
La pochette d’un
disque 33t est quelque part une œuvre d’art, que celle du format CD n’aura pas
réussi à faire oublier. Vous allez chez un disquaire, et là vous voyez les
nouveautés accrochés aux murs. On se croirait dans une exposition de photos ou
de peintures. D’ailleurs j’ai vu de nombreuses expos où l’on y voit des disques
vinyles. Les plus marquantes étant Sensasion Fix réalisé par Sonic Youth, Des Jeunes Gens Modernes à la Galerie Agnès B, et l’expo Dites 33 où, sur une idée de Jef Aérosol, 33 plasticiens ont imaginés 333 pochettes de disques.
Chez le disquaire
d’occasions, c’est encore plus émouvant, car on y voit sur les murs des pochettes
collectors n’arguer notre portefeuille. Velvet
Underground, Rolling Stones, Residents, Serge Gainsbourg, NEU!, Can… Si vous êtes
de passage à Paris n’hésitez pas à aller chez Plus de Bruit (pour réaliser des affaires) et à Monster Mélodie (mais là, vous irez après expliquer le découvert à
votre banquier, car chez Monster Mélodie les prix sont
justement monstrueux).
Il y a de cela 25
ans, on donnait le disque vinyle pour mort, ce qui faisait la joie des amoureux
de la rondelle en plastique, qui pouvaient trouver dans les vides greniers des
33t à 5 ou 10 francs (entre 70 centimes et 1.5 euros). Depuis quelques années, le vinyle
est de retour et en pleine forme, tandis que le CD est
plutôt mal en point. Il y a même une journée consacré aux disques vinyles, c’est
le Record
Store Day, créé en 2007 aux
Etats-Unis et débarqué en France en 2011 sous le nom du Disquaire Day. Si l’idée est bonne, notamment pour les petits
labels et disquaires indépendants, au fil du temps les majors requins ont
commencé a rééditer des fonds de catalogue un peu limite et vendu chère alors qu’on
les trouve à trois fois rien dans les vides greniers en version originale. Mais
ceci est une autre histoire.
Revenons à nos
belles pochettes, qu’on peut même accrocher aux murs grâce à des cadres prévu à
cet effet. Par exemple quelques pochettes cultes tels que, Unknow Pleasure (Joy Division), Man Machine (Kraftwerk), London Calling (The Clash), Raw Power (Iggy Pop & The Stooges), Pornography (The Cure), Miami (The Gun Club),
1/2
Mench (Einsturzende Neubauten),
Sticky Fingers (Rolling Stones), Heaven Up Here (Echo & the Bunnymen), The Velvet Underground & Nico, Histoire de Melody
Nelson (Serge Gainsbourg) sont des œuvres d’art
à part entière, où la photo et le graphisme sont si magnifiques et originaux qu’on
ne se lassera jamais de les regarder.
Comme on est
maniaque (combien de couples se sont prit la tête suite à une pochette abimée à
cause d’un café renversé dessus, des traces de doigts sur la rondelle, ou d’un
disque mal rangé ?), pour bien les conserver, on les glissent dans une pochette
en plastique transparente. Après on les classent soit par ordre alphabétique ou
par style, mais là c’est plus dur, car certains groupes sont inclassables. Pour
bien comprendre la complexité du classement, je vous recommande de lire le livre Haute Fidélité (Hight Fidelity) de Nick Hornby.
Les pochettes sont des souvenirs, des repères
dans le parcours rock. On se rappelle où et quand on les as achetés. Du coup
ça nous ramène à des souvenirs. A l’inverse, essayez de vous rappeler à quelle
occasion vous avez téléchargé en MP3 tel album ? Ouvrir la pochette d’un
disque vinyle réserve aussi des surprises. En plus de la pochette intérieure de
protection, on y trouve parfois, un livret de plusieurs pages avec les textes
et photos, un poster, des cartes postales (l’album blanc des Beatles, Dark Side On The Moon de Pink Floyd),
des dessins, lunettes 3D (Of The Bones des Cramps),
ou encore Positive
Touch des Undertones destiné aux non-voyants.
Black Angels et Vibravoid
prennent un soin particulier pour tous leurs disques vinyles. Leurs simple/double/triple
albums gaufrés, avec posters et inserts sont magnifiquement psyché à l’œil. Il y
a aussi des formats étonnants qui une fois dépliés deviennent des œuvres d’art.
Par exemple Black Moses
d’Isaac Hayes avec sa pochette en
forme de croix, idem pour The Unaceptable Face Of Freedom du groupe indus Test Dept, Spectrum le premier album solo de Sonic
Boom avec la pochette psyché et la rondelle de plastique qui tourne en
explosant les yeux tel l’effet d’un stroboscope (c'est le logo du blog). La pochette dessinée par Bazooka pour l’album Armed Forces d’Elvis
Costello, qui se déplie en poster, l’enveloppe jaune qui s’ouvre pour Always Now, le premier album de Section 25, la box ronde en fer du Metal Box de PIL,
… la liste est longue.
Enfin, le cauchemar
absolu pour le collectionneur, est le dégât des eaux ! Rien de pire qu’une
pochette trempée, car une fois sèche, elle est toute gondolée puis au fil du
temps de la moisissure et des auréoles apparaissent.
Allez, je vous laisse, je vais m’écouter le
magnifique triple vinyle (avec pochette en sérigraphie pailletée, livret et CD)
Heligoland
de Massive Attack.
Et sous le regard de Fantômas qui vient d'être
édité au format vinyle 33t, grâce à Stéphane Lerouge chez Universal
Music France. Musique de Michel Magne