On a découvert Sébastien Guérive en 2021 avec l’album Omega Point (1). Compositeur et plasticien sonore, la musique de Sébastien Guérive possède de la texture, de la matière. Quand on écoute ses nappes électro ambient, on a l’impression de les toucher avec notre oreille. On a l’impression de toucher la musique, mais aussi de voir des images se former devant nos yeux. Des images abstraites (comme le visuel de la pochette) qui prennent une forme réelle (montagne, mer, sable, forêt, lumière du ciel ?, à chacun ses visions…) au fil des minutes. Tout comme sur Omega Point, on est dans un style sonore proche du groupe Tangerine Dream période début 80. La différence, est la durée des instrumentaux, Sébastien Guérive ne se lance pas des plages de 10 à 20 minutes comme le groupe culte de Berlin. Notre compositeur nantais préfère le format pop de 2 à 5 minutes. Malgré tout, en milieu d’album, le morceau titre possède deux chapitres (I et II), puis réapparait à la fin pour un nouveau chapitre (directement au IV. Le III a été zappé). Pour le morceau Dukkha, des voix religieuses font leurs apparitions. Là, on entre dans le sacré. On est en contact avec la pierre froide d’une petite chapelle ou d’une cathédrale avec des vitraux millénaires. Ce morceau de 1 minute et 51 secondes aurait mérité de durer plus longtemps. Après moins de 2 minutes de sacré, retour à l’ambiant, un cran plus intimiste, plus mélancolique avec Shanti qui achève l’album en beauté. Ce morceau donne presque larme à l’œil, comme pris d’émotion suite au départ d’un être cher. Là on est proche du label 4AD avec les albums This Mortal Coil. Bref, un beau final qui donne envie de faire replay pour de nouveau 30 minutes d’évasion intérieure.
(1): Chronique de l’album Omega Point ici : https://paskallarsen.blogspot.com/search?q=sebastien+guerive
https://sebastienguerive.bandcamp.com/album/obscure-clarity
http://www.sebastienguerive.com/