Depuis quelques années, Pathé édite à la pelle, en version restauré des DVD et Blu-ray des films du patrimoine français. Il y en a tellement (plus d’une centaine), que l’on sait plus où donner de la tête pour ne pas casser son livret A. Parmi les dernières nouveautés, il y a une petite rareté qui n’a jamais été publié en DVD en France, c’est le film Par un beau matin d’été de Jacques Deray. Sur le marché du DVD, on trouvait une édition Belge (Edition Films Classiques), italienne et Espagnol.
Ce film dans le genre polard/film noire, sorti sur les écrans français le 17 février 1965 (2ème au box-office des salles parisiennes, juste derrière Goldfinger, dont l’acteur Sean Connery vient de nous quitter à l’âge raisonnable de 90 ans, est la première collaboration entre le réalisateur Jacques Deray et l’acteur Jean-Paul Belmondo. Par la suite il y aura 3 autres films : Borsalino (1970), Le Marginal (1983), Le Solitaire (1987).
Parmi les autres acteurs, actrices, il y a Sophie Daumier, Géraldine Chaplin (c'est son premier rôle adulte au cinéma) et dans les seconds rôles, il y a pas mal de bonnes têtes qui ont trainées dans le cinéma français : Akim Tamiroff, Adolfo Celi, Gabriele Ferzetti, Analia Gadé, Claude Cerval, Jacques Monod, Georges Géret et une petite apparition de Jacques Higelin qui n’est pas encore connu du public en tant que chanteur.
Adapté du livre Chase écrit par James Hadley, les dialogues sont écrites par Michel Audiard (1) et la musique est confiée à Michel Magne. Tout au long du film, il y a la mélodie d’un sifflement qui évoque la musique de François De Roubaix et Ennio Morricone.
Synopsie du film : Pour gagner de l'argent Francis (Jean-Paul Belmondo) et sa sœur Monique (Sophie Daumier) ont une méthode peu recommandable ; Monique attire des hommes dans sa chambre à coucher et, très peu de temps après, son frère y fait irruption hors de lui, en prétendant que sa sœur est mineure. Pour préserver leur réputation les hommes doivent alors les payer. Ils reçoivent une offre du bandit Frank Kramer (Akim Tamiroff) pour participer à un enlèvement en Espagne. Il leur promet une somme énorme, grâce à laquelle ils pourraient ne plus avoir besoin de leurs petites escroqueries. C’est la fille (Zelda - Géraldine Chaplin) de Van Willie (Adolfo Celi), un milliardaire américain qui est visée. Ils réussissent à l'enlever et à l'enfermer avec un peintre à la retraite, sa femme et son fils en Andalousie. Mais tout ne se va pas se dérouler comme prévu.
Avec le duo Belmondo-Daumier, au meilleur de leur forme, de leur jeunesse et le nombre de seconds rôles aux têtes connues des amateurs du cinéma français des années 60 aux années 80, on ne s’ennuie pas un seul instant pour suivre cette histoire de filous, d’honnêtes commerçants peu fréquentables, prêts à tout pour toucher de l’oseille. Malgré que la moitié du film soit un huis clos qui se passe dans une grande demeure, il y a de nombreux rebondissements. Il y a le jeu d’acteur de Bebel, très à l’aise avec le verbe tiré de la plume d’Audiard, le charme de Sophie Daumier et Géraldine Chaplin, le tout dans un noir et blanc des années sixties magnifiquement restauré en 4K à partir des négatifs originaux pour cette édition combo DVD/Blu-ray.
L'édition DVD/Blu-ray contient en bonus des entretiens avec Gérard Camy (historien du cinéma), Pierre Gaffié (producteur) et François Guérif (critique).
(1) : Deux petites phrases d'Audiard pour la route :
"Les emmerdements des autres c’est terrible, tout le monde s’en fou." (Zegetti - George Géret)
"Elle doit être dans tous ses états la pauvre chérie. Kidnappée, battue,
presque violée, tout ça le même jour (…). C’est robuste ses filles là, ça fait
du tennis."
(Monique - Sophie Daumier)