jeudi 5 novembre 2020

PAR UN BEAU MATIN D’ETE de Jacques Deray (Pathé Distribution) – 21 octobre 2020

Depuis quelques années, Pathé édite à la pelle, en version restauré des DVD et Blu-ray des films du patrimoine français. Il y en a tellement (plus d’une centaine), que l’on sait plus où donner de la tête pour ne pas casser son livret A. Parmi  les dernières nouveautés, il y a une petite rareté qui n’a jamais été publié en DVD en France, c’est le film Par un beau matin d’été de Jacques Deray. Sur le marché du DVD, on trouvait une édition Belge (Edition Films Classiques), italienne et Espagnol.


Ce film dans le genre polard/film noire, sorti sur les écrans français le 17 février 1965 (2ème au box-office des salles parisiennes, juste derrière Goldfinger, dont l’acteur Sean Connery vient de nous quitter à l’âge raisonnable de 90 ans, est la première collaboration entre le réalisateur Jacques Deray et l’acteur Jean-Paul Belmondo. Par la suite il  y aura 3 autres films : Borsalino (1970), Le Marginal (1983),  Le Solitaire (1987).

Parmi les autres acteurs, actrices, il y a Sophie Daumier, Géraldine Chaplin (c'est son premier rôle adulte au cinéma) et dans les seconds rôles, il y a pas mal de bonnes têtes qui ont trainées dans le cinéma français : Akim Tamiroff, Adolfo Celi, Gabriele Ferzetti, Analia Gadé, Claude Cerval, Jacques Monod, Georges Géret et une petite apparition de  Jacques Higelin qui n’est pas encore connu du public en tant que chanteur.

Adapté du livre Chase écrit par James Hadley, les dialogues sont écrites par Michel Audiard (1) et la musique est confiée à Michel Magne. Tout au long du film, il y a la mélodie d’un sifflement qui évoque la musique de François De Roubaix et Ennio Morricone.

Synopsie du film : Pour gagner de l'argent Francis (Jean-Paul Belmondo) et sa sœur Monique (Sophie Daumier) ont une méthode peu recommandable ; Monique attire des hommes dans sa chambre à coucher et, très peu de temps après, son frère y fait irruption hors de lui, en prétendant que sa sœur est mineure. Pour préserver leur réputation les hommes doivent alors les payer. Ils reçoivent une offre du bandit Frank Kramer (Akim Tamiroff) pour participer à un enlèvement en Espagne. Il leur promet une somme énorme, grâce à laquelle ils pourraient ne plus avoir besoin de leurs petites escroqueries. C’est la fille (Zelda - Géraldine Chaplin) de Van Willie (Adolfo Celi), un milliardaire américain qui est visée. Ils réussissent à l'enlever et à l'enfermer avec un peintre à la retraite, sa femme et son fils en Andalousie. Mais tout ne se va pas se dérouler comme prévu. 

Avec le duo Belmondo-Daumier, au meilleur de leur forme, de leur jeunesse et le nombre de seconds rôles aux têtes connues des amateurs du cinéma français des années 60 aux années 80, on ne s’ennuie pas un seul instant pour suivre cette histoire de filous, d’honnêtes commerçants peu fréquentables, prêts à tout pour toucher de l’oseille. Malgré que la moitié du film soit un huis clos qui se passe dans une grande demeure, il y a de nombreux rebondissements. Il y a le jeu d’acteur de Bebel, très à l’aise avec le verbe tiré de la plume d’Audiard, le charme de Sophie Daumier et Géraldine Chaplin, le tout dans un noir et blanc des années sixties magnifiquement restauré en 4K à partir des négatifs originaux pour cette édition combo DVD/Blu-ray.

L'édition DVD/Blu-ray contient en bonus des entretiens avec Gérard Camy (historien du cinéma), Pierre Gaffié (producteur) et François Guérif (critique).


(1)   : Deux petites phrases d'Audiard pour la route :  

"Les emmerdements des autres c’est terrible, tout le monde s’en fou." (Zegetti - George Géret)

"Elle doit être dans tous ses états la pauvre chérie. Kidnappée, battue, presque violée, tout ça le même jour (…). C’est robuste ses filles là, ça fait du tennis." (Monique - Sophie Daumier)





mercredi 4 novembre 2020

MANUEL BIENVENU "Glo" (Microcultures Records / Kuroneko) – 13 novembre 2020

Manuel Bienvenu est un compositeur et multi instrumentiste de talent, qui prend son temps de publier ses albums. Ainsi en 20 ans de carrière, Glo est son 4ème long format. Manuel Bienvenu compose une musique pop, teinté de new wave, de library/lounge/jazz music, plutôt raffiné et sensible. Pour les sonorités, on pense à l’esprit du label Tricatel et son mentor Bertrand Burgalat, aux artistes "chanson pop" du label Born Bad (Julien Gasc, François Virot, Dorian Pimpernel, Forever Pavot), à Popincourt, Fred Pallem et à Pierre Daven-Keller. Chez Manuel Bienvenu on est dans une instrumentation de velours avec autour de lui de nombreux musiciens soigneusement choisies pour donner de la luxure et de la brillance aux sept compos à dominance pop. Manuel est aux synthétiseurs, orgues, piano, balafon, effets sonores et ses musiciens sont venues avec les guitares, contrebasse, saxophones, trombone, trompette, vibraphone, percussions, soit du matos digne un enregistrement de Jean-Claude Vannier pour la BO d’un film. Le son de l’album possède un  grain "vintage" aéré, car Manuel Bienvenu a utilisé des anciens synthétiseurs, "parfois rarissimes" - nota du livret CD -, ainsi que des bandes magnétiques - une pensé au génie Pierre Henry -, ce qui donne un côté "son vinyle enregistré dans les années 70". L’enregistrement de l’album a été fait à Paris, à Montreuil, mais aussi à Londres et à Tokyo et le mixage final au fameux studio Garage à Paris. Ce studio situé dans le quartier de Ménilmontant a vu et entendu débuter dans les années 80 des punks rockeurs tels que Rita Mitsouko, Jad Wio, La Sourie Déglingué, The Bonaparte’s, Charles de Goal. Mais ici, point de punk rockeur en vue. Chez Manuel Bienvenu on est du côté classieux avec un verre de champagne au lieu d’une bière tiède. La musique veloutée et soignée a aussi son charme !

https://microcultures.bandcamp.com/album/glo

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