Sweeping Promises (ex Mini Dresses) est un jeune duo qui vient de
Boston. Hunger For A
Way Out est leur premier album. Au sein du duo, - formule qui fait toujours mouche dans une formation rock
– il y a Lira Mondal au chant et
à la basse et Caufield Schung à la
guitare et à la batterie, sauf sur le morceau Falling Forward où là c'est Spencer Gralla qui tient les baguettes. Sweeping Promises compose
une musique post punk/new wave, lo-fi avec une touche de pop dans la voix, le tout dans
l’esprit de groupes comme The Raincoats,
Young Marble Giants, X-Ray Spex, Wire, Au Pairs, ESG et plus près de nous Total Control, Lithics et The World. Le
son des compos est sec, dépouillé, dénudé de tous artifices superflus. La
respiration de la basse est minimale et monocorde. La basse est placée en avant
sans faire de l’ombre à la guitare rythmique qui n’est pas copain avec les
solos, et la batterie est toute discrète. Les 10 morceaux de l’album ont chacun
une durée moyenne de 2.30 minutes, soit le forma idéal pour ressentir le post
punk brut et sans tricherie du duo.
Lira et Caufield habitent à Boston. Sur le net j’ai
cherché des noms de groupes qui viennent de cette ville. Il y en a un paquet, dont Galaxie
500, The Cars, The Lemonheads, Buffalo Tom, The Lyres, Mission Of Burma, The Magnetic Fields, The
Modern Lovers, Pixies, The Remains, The Real Kids, Volcano Suns.
Tous ses groupes
ont posés leurs empreintes dans la musique rock indé. Sweeping Promices est sur le bon chemin pour compléter la liste des
bons artistes qui viennent de Boston.
Le rôle du disquaire est d’être un passionné de
musique, d’être un passeur, le « Huggy les bons tuyaux » et pas
seulement un vendeur fraichement débarqué d’une école de commerce, dont la
vente de disques n’est qu’une étape qui servira à rajouter une ligne sur son
CV. Quand le disquaire connait les gouts musicaux de ses clients, il peut leurs
proposer des nouveaux artistes ou des petites perles anciennes passées dans les
oubliettes de l’espace-temps.
En plus du magasin, le disquaire a aussi l’outil
Facebook. Ce réseaux social a certes des défauts, notamment pour la détention d’informations
personnelles, il est donc préférable d’utiliser un pseudo et surtout de ne pas
étaler sur ce site sa vie privé. Malgré tout, Facebook a quand même ces qualités
de liens et d’infos. Une grande partie des disquaires l’utilise pour informer ses
clients des nouveaux arrivages, avec un spot particulier sur un disque qu’il
(ou elle) va mettre en avant. C’est par ce biais (sur le Facebook de Born Bad Shop) que je découvre Whirlywirld, dont le label hozac Archives vient de rééditer une
compilation (sortie initialement en 1986 sur le label Missing Link) qui regroupe tous les enregistrements studio.
Ce groupe australien a eu une courte carrière qui a commencé en 1978 puis a splitté
en 1980. Pendant ces deux années, le groupe a publié 2 singles, un EP 6 titres
et seulement fait 14 concerts.
Au tout début, Whirlywirld
est un duo. Avec le guitariste Ollie
Olsen qui a joué auparavant dans les groupes The Reals, puis Young
Charlatans (groupe où il y avait aussi un certain Rowland S. Howard -Boy Next
Door,Birthday Party, Crime & The City Solution, These Immortal Souls- et Janine Hall -The Saints-) et le batteur John
Murphy (également membre du groupe punk NEWS). Rapidement le groupe passe à 6 musiciens, avec le guitariste
Dean Richards, le bassiste Greg Sun et surtout Andrew Duffield et Simon Smith aux synthétiseurs.
Car Ollie Olsen désire donner à Whirlywirld un son plus électronique
que ses précédents groupes au style punk plus frontal. Ainsi à Melbourne il y a
ce groupe qui ne va jamais percer à l’étranger et qui a pourtant créé une
musique aussi novateur que ses contemporains de Pere Ubu de Cleveland, Joy
Division de Manchester, Devo d’Akron,
Suicide, James Chance & The Contorsions et Talking Heads de New York, Throbbing
Gristle et Fad Gadget de Londres,
Chrome et Tuxedomoon de San Francisco, Cabaret
Voltaire de Sheffield, Kleenex
de Zurich, Métal Urbain de Paris, D.A.F. de Dusseldorf et Bauhaus
de Northampton.
La compilation regroupe les 2 singles et l’EP, soit un
total de 9 morceaux. C’est peu, mais sa résume bien les styles musicaux de l’époque
after punk 1978-1980. C’est avec une facilité, qu’en seulement 9 morceaux, on
entend un bouillonnement sonore qui mélange avec virtuosité, cold wave,
industrielle, no wave, avant-garde, punk. Une basse en avant qui suit le
battement du cœur, des bidouillages sonores inventives, une voix cold et post
punk du meilleur effet, la musique de Whirlywirld
est un laboratoire qui a sorti la synthèse du meilleur SON post punk. Du coup
pourquoi continuer ? alors que chaque morceau aurait pu servir pour donner
la couleur à chaque éventuel nouvel album. Après le split du groupe, chacun des membres
a poursuivi une carrière bien remplie. Pour ces éléments, je vous laisse lire
les infos qui sont écrit par Bruce
Butler sur la pochette intérieure de la compilation.