jeudi 2 juillet 2020

MEGA CITY ONE RECORDS "V-2 Schneider # Kraftwerk"


Aujourd’hui j’ai reçu un mail de l’ami Jean-Baptiste Lenglet, avec un lien pour me faire écouter la nouvelle mixtape (et non pas sextape !). Avec Jonathan Pouthier, sous le nom du projet de Mega City One Records, il met en ligne ses mix. Le nouveau est un hommage à Florian Schneider qui nous a quittés il y a quelques mois. Le mix parcourt la discographie étendue de Kraftwerk, de Radioactivity à Electric Café.


J’ai demandé à Jean-Baptiste quelque précision sur son travail du mix.

« Mega City One Records c'est un projet de mixtapes que l'on fait avec mon ami Jonathan Pouthier. On s'échange des compiles depuis plus de dix ans, et là récemment on a décidé de dématérialiser tout ça (car on a plus de lecteurs/graveurs de CDs!), et de les poster sur Mixcloud.

Il n'y a pas de raison à ce mix si ce n'est le plaisir d'écouter Kraftwerk, et comme dans toutes les compiles, d'essayer de raconter une histoire, une vision personnelle du groupe. Ne pas faire un best-of mais plutôt chercher le meilleur dans les enchaînements, dans les collages, dans ce que ça peut raconter/faire ressentir. Par exemple dans le deuxième morceau, j'ai superposé deux versions de Hall of Mirrors, un single chanté en allemand sur le canal gauche, et la "version officielle" en anglais sur le canal droit, et j'ai été très surpris de la synchronisation entre les deux versions. Je les ai à peine repitché : Kraftwerk dès 1977 avait une méthodologie de travail hallucinante, rodée, et leurs différentes versions d'un même morceau étaient parfaitement calées. Pour la suite de la compile je me suis amusé à télescoper quelques périodes, en allant vers des sons proches de la techno de Detroit, comme tu en parles dans ton blog à propos de (l'autre) Cybotron. Notamment avec une démo jamais sortie, Cybernetic Interspace, qui sonne comme du Underground Resistance. Mais j'aime en revenir à la finesse et à la perfection pop des morceaux comme Computer Love, ou à la dimension conceptuelle du groupe, qui ne cesse de me fasciner, par exemple avec l'album Radioactivity dont les interludes parsèment le mix. Et puis ce qui est génial avec Kraftwerk c'est aussi la mythologie du groupe, et le titre que je me suis amusé à donner au mix, "V-2 Schneider", est un hommage à Florian Schneider décédé il y a deux mois, mais aussi à Bowie (c'est le titre d'un morceau de "Heroes"). »

Pour écouter le mix c’est ici :

Pour écouter tous les mix de Mega City One Records c’est ici :

Et ici mon hommage à Florian Schneider avec la chronique du concert de Kraftwerk à l’Espace Louis Vuitton :
https://paskallarsen.blogspot.com/2020/05/kraftwerk-la-fondation-louis-vuitton.html


mardi 30 juin 2020

CHRISTINE OTT "Chimères (pour ondes Martenot)" (NAHAL Recordings) - 22 mai 2020


Chimère, le nouvel album de Christine Ott, possède une force organique difficile à retranscrire avec les mots, à moins d’être écrivain de profession. Sa musique, entre classique, contemporaine, minimaliste, ambient et bande son pour un spectacle de danse, est PUISSANTE et nous perce la peau avec des plumes d’ange. On ferme les yeux et on se laisse porter par les 8 morceaux de Chimères joués exclusivement avec des Ondes Martenot.
Ce projet est né d’un désir commun entre Christine Ott et le label NAHAL Recordings de composer un album joué avec les Ondes Martenot, quelque part l’ancêtre du synthétiseur, car cet instrument a été créé en 1918 par Maurice Martenot. Frédéric D.Oberland de Oiseaux-Tempête et Paul Régimbeau de Mondkopfont ont apportés la touche du peintre, en y rajoutant des effets de modulations enregistrées en live, mais en restant discrets, pour laisser toute la place nécessaire à l’imagination débordante de Christine Ott. Sa Chimère (traduit dans la langue française de « Monstre fabuleux composite, de formes diverses, ayant généralement la tête d’un lion, le corps d’une chèvre, la queue d’un dragon et crachant du feu ») est absorbante, zen et hypnotique. Par moment le sentiment religieux, voire funèbre se fait entendre. Oui Christine Ott est une artiste singulière, auquel on prend plaisir à la suivre dans ses divers projets qui sont toujours passionnant.

Pour en savoir plus sur le travail de Christine Ott, j’ai fait une interview d’elle pour la revue Persona. C’est le n° 11 hiver 2020 disponible ici : https://www.personaedition.com/product-page/persona-n-11-hiver-2020