1980-2020, le groupe allemand de Berlin Einstürzende Neubauten (traduction = effondrement de nouveaux bâtiments) à 40 ans d’âge et à son actif 15 albums studio et de nombreuses archives et collaborations sonores
diverses. Ce groupe (au logo célèbre qui a souvent dû être tatoué, Henry
Rollins l’a fait !) fondateur du genre « musique rock
industriel » a-t-il encore à son arc en fer ou en plastique de quoi nous
étonner ? Et bien à l’écoute d’Alles In Allem, nouvel album studio
qui fait suite à The Jewels sortie en 2007 et si on suit la carrière du
groupe, ce sera non, car ce disque est dans la continuité des œuvres
précédentes. Cela fait déjà de nombreuses années que le son studio des compos
de Neubauten est posé et moins industriel, en gros depuis le départ de F.M.
Einheit. Par contre en live, le son indus est bien plus présent. Mais soyons
juste, le son du métal n’est pas absent, on l’entend par parcimonie et sur le
morceau qui ouvre l’album Ten Grand Goldie. La voix de Blixa Bargeld a aussi
changé au fil du temps et du poids du corps. Son squelette s’est enrobé et ses
vêtements sont devenus plus « monsieur » et moins look punk échappé d’un
squat. Blixa chante moins, son phrasé, parfois proche du spoken word, susurre
et gémis dans le coin de l’oreille. Malgré le nombre d’instruments, dont une
grande parti « fait maison » bricolé façon art brut, le son, les mélodies sont posées, discrètes -mais bien présentes-,
comme pour mieux mettre en valeur les textes de Blixa Bargeld, retranscrite
dans le livret intérieur du disque avec aussi le détail des instruments et des
intervenants. Avec l’âge, la musique d’Einstürzende Neubauten est
devenue proche de l’esprit du jazz, de la musique contemporaine, sacrée et classique.
On pourrait même dire « intellectuelle » et « exigeante ». En
2020, la musique de Neubauten s’écoute confortablement chez soi, installé dans un
canapé douillet, dans un théâtre feutré, dans un musée d’art contemporain. Soit
un endroit où l’on n’entend pas le bruit de la foule et des verres qui se cassent
sur le sol. Le comble pour de la musique industriel ?
Bref, on a vieilli
avec la musique de Neubauten et on accepte cette évolution normale du
temps, car faire du punk à 50-60 ans, est ce que c’est vraiment nécessaire ?
Réponse dans 10 ans. Au final, ce nouvel album est un bon cru, qui prend de
plus en plus de saveur au fil des écoutes. Neubauten poursuit sa carrière sans
entrer dans un moule. Respect.
Nota :Alles In Alleme (dont sa pochette évoque celle de Fuenf Auf Der Nach Oben Offenen sortie en 1987) existe aussi en version Box Phase IV avec un 2ème vinyle d’alternative versions, deux CD, un DVD ROM inédits et un livre de 160 pages qui est une reproduction de notes, dont l’écriture manuscrite si particulière de Brixa Bargeld.
Nota :Alles In Alleme (dont sa pochette évoque celle de Fuenf Auf Der Nach Oben Offenen sortie en 1987) existe aussi en version Box Phase IV avec un 2ème vinyle d’alternative versions, deux CD, un DVD ROM inédits et un livre de 160 pages qui est une reproduction de notes, dont l’écriture manuscrite si particulière de Brixa Bargeld.
https://neubauten.org/
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