mardi 3 janvier 2023

SCHNOCK n°45 Spécial Louis de Funès (Le Tango Editions) – 7 décembre 2022

Schnock, la revue des Vieux de 27 à 87 ans consacre pour son n°45, un long dossier de 100 pages à l’acteur comique Louis de Funès (1914-1983). Malgré qu’il soit mort il y a bientôt 40 ans, Louis de Funès est resté très populaire auprès du public de tout âge, grâce aux multi rediffusions de ses films à la télévision et aux supports numériques (VHS, DVD, Blu-ray) qu’ont trouvent facilement dans les magasins et vides greniers. 90% de ses films où il a le rôle principal sont des classiques de la comédie française qui fonctionnent encore après les avoir vus et revus une dizaine de fois.

Au menu du dossier, la retranscription d’une interview radiophonique enregistrée le 12 décembre 1981 dans l’émission Allô Macha animé sur France Inter par Macha Béranger. Cette interview a été réalisé lors de la promotion pour la sortie du film La Soupe aux choux réalisée par Jean Girault. On continu le festin, avec une interview de la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson, fille de Gérard Oury, avec lequel Louis de Funès a eu ses plus grands succès au box-office : Le Corniaud (1965), La Grande vadrouille (1966), La Folie des grandeurs (1971) et Les aventures de Rabbi Jacob (1973). Un ultime entretient avec le réalisateur Serge Korber, juste avant sa mort le 22 janvier 2022, qui a réalisé deux films avec Louis de Funès : L’Homme orchestre (1970) avec une magnifique musique de François de Roubaix et Sur un arbre perché (1971). Une interview du réalisateur Claude Zidi au sujet des films L’aile ou la cuisse (1976) et La Zizanie (1977). Coté articles, l’histoire d’un tournage pas facile, Hibernatus réalisé en 1969 par Edouard Molinaro. Les rapports entre de Funès et Molinaro étaient tendus. 

Ensuite, un long article de 16 pages écrit par la plume rock de Laurent Chalumeau, sur le film pourtant mineur dans la carrière de de Funès, Carambolages réalisé en 1963 par Marcel Bluwal. Malgré une très belle distribution (Jean-Claude Brialy, Michel Serrault, Sophie Daumier, Alain Delon, Daniel Ceccaldi, Pierre Tchernia…) sur des dialogues de Michel Audiard, ce film fait daté. Cet article permet surtout d’apprécier la plume alerte et érudite de Laurent Chalumeau. Pour compléter ce joli dossier, il y a des témoignages d’acteurs et actrices qui ont joués au côté de de Funès : Dany Saval, Mylène Demongeot, Maurice Rich, Agathe Natanson, Henri Guybet, Bernard Menez, Patrick Préjean et Christine Dejoux. Il y a le petit de Funès illustré, 10 films sélectionnés dans sa filmographie et pour finir le top 20 des répliques et dialogues, dont « Les pauvres, c’est fait pour être très pauvres, et les riches, très riches. » (La Folie des grandeurs).

Pour compléter le sommaire de ce n°45, il y a un bel article sur les deux  dernières saisons de la série anglaise Chapeau melon et bottes de cuir devenue The New Avengers en VO. Sur ces saisons, Patrick Mcnee (John Steed) est entouré de l’actrice Joanna Lumley (Purday) et Gareth Hunt (Gambit). Nous sommes en 1976, et ses deux saisons (7 et 8) sont coproduites par TF1, ainsi de nombreux épisodes sont filmés en France et au Canada. A noter pour les amateurs de la Hammer, la présence de Peter Cushing dans l’épisode d’ouverture, Le repère de l’aigle, Caroline Munro dans l’épisode Les anges de la mort. Mais aussi Raymond Buissières (Le lion et la licorne), Christine Delaroche (Le long sommeil), co prod française oblige.

Ce numéro nous régale aussi avec une belle interview de l’actrice Marthe Keller, qui revient sur sa carrière. Il fallait bien 16 pages pour survoler sa belle filmographie, avec notamment Le Diable par la queue (1969) du réalisateur Philippe de Broca avec lequel elle aura un fils, Elle court, elle court la banlieue de Gérard Pirès (1973), Marathon Man de John Schlesinger (1976), Bobby Deerfield de Sidney Pollack (1977) avec Al Pacino qui partagera sa vie pendant 7 ans, La Formule de John G. Avildsen (1980) avec Marlon Brando qui s’ennuyait pendant le tournage. Pleins de confidences et d’anecdotes à découvrir au fil de cet entretien d’une actrice à la fois solaire et discrète.  


Changement de style et de rayon avec les romans de gare SAS (Son Altesse Sérénissime) et ses photos sexy de couvertures incrustées dans ces trois initiales, aussi célèbre que les trois chiffres, 007. SAS a été créé en 1965 par l’homme de droite, le journaliste, écrivain, éditeur Gérard de Villiers (1929-2013). Le matricule SAS est utilisé par l’agent secret, le prince Malko Linge. L’article, écrit par Philippe Rouge revient sur le contenu de ses romans populaires qui vont s’arrêter en octobre 2013 avec la parution de La Vengeance du Kremlin, le deux-centième récit de SAS, soit quelques jours avant la mort de Gérard de Villiers le 31 octobre 2013.

Le dernier sujet du n° est un texte de l’écrivain et musicien Daniel Théron (1947-2013), mieux connu sous le pseudo de Dashiell Hedayat, qui a composé en 1971 avec les musiciens de Gong, l’album Obsolète, devenue au fil du temps et des rééditions un album culte. En 1971, Dashiell Hedayat traduit ou plutôt adapte de l’américain, le texte du livre Tarantula écrit en 1966 par Bob Dylan. Six ans plus tard, au printemps 1972 l’éditeur Christian Bourgois publie officiellement l’adaptation en français de Tarantula. Ici à partir de la page 162, Schnoch retranscrit l’intégralité de la postface. Cela permet d’apprécier ou pas, le style relevé, insolent de la plume rock et pas pop de Dashiell Hedayat. On est au début des années 70, l’insolence avec style n’a pas de barrière. Extrait : "Quand Dylan vint en France nous étions dix à pleurer d’émotion, et j’ai vu, de mes yeux embués de larmes, vu, 2500 rats le siffler, l’insulter. J’ai vu les mêmes rats siffler Hendrix quelques mois plus tard. Oh ! Quant à l’allure de ces rats-là, n’ayez crainte : jeans et cheveux longs. Mais la tête ! Mais dedans ! Rats cruels, rats stupides imitant ; imitant deux ans plus tard les festivals pop. Imitant la musique. Rats de simili-cuir !"

Interview d’Alister rédacteur en chef de  Schnock réalisé en juillet 2020 ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/07/schnock-la-revue-des-vieux-de-27-87-ans.html

http://boutique.la-tengo.com/home/167-schnock-45.html

https://www.facebook.com/people/SCHNOCK-la-revue-des-Vieux-de-27-%C3%A0-87-ans/100063615635067/







lundi 2 janvier 2023

BOBBI HUMPHREY "Blacks and Blues" (Blue Note Records) – 1974


Née le 25 avril 1950 à Marlin au Texas, Bobbi Humphrey est une grande flûtiste et grande figure du jazz funk. A Dallas, ville où elle va grandir, Bobbi Humphrey apprend la flûte traversière au lycée et suit des études à l’université. Lors d’un concours de jeunes talents, elle est remarquée par Dizzy Gillespie qui lui conseille de s’installer à New York pour y faire une carrière musicale. Nous sommes en 1971, elle va jouer dans les clubs de la ville, ainsi qu’avec le célèbre flûtiste Herbie Mann à Central Park et signer à seulement 21 ans sur le prestigieux label de jazz Blue Note. Elle est la première artiste féminine signée sur Blue Note. Elle va rencontrer le succès avec son troisième album titré Blacks and Blues. Cet album enregistré en 1973 les 6, 7 et 8 juin, et publié en 1974 est un heureux mélange de jazz, de funk, de blues et surtout de groove. Aux manettes et instruments, il y a les frères Larry et Fonce Mizell et Chuck Davis qui font partie du groupe Black Byrd de Donald Byrd (également une grande figure du jazz signée sur Blue Note). Avec eux et une pléiade de musiciens et chœurs, l’album va être enregistré en seulement trois jours à la Sound Factory. Beaucoup de morceaux vont être improvisé, laissant à Bobbi Humphrey jouer ce qu’elle ressent à l’écoute de la musique qui est jouée par les musiciens de studio. On est dans l’esprit des ténors du jazz, qui laisse parler l’âme et le cœur. Le résultat est grandiose, avec à la sortie, 6 morceaux qui donnent la chair de poule. Les mélodies, les harmonies groove à merveille, avec les envolées de flûte qui caressent nos sens avec force et sensualité. Les chœurs soul et funky, mélangés aux ambiances cosmiques et chatoyantes, sont d’une richesse sonore, auquel de multiples écoutes ne suffiront pas, pour découvrir cette caverne d’Ali Baba située à Chicago et à Harlem. Cet album remportera un joli succès à sa sortie, le morceau Harlem Rive Drive est un tube qui fera le bonheur des diggers, des DJ’s et des rapper (Eric B. & Rakim, Digable Planets, Ice-T…). On imagine bien les morceaux illustrer la B.O. d’un film Blaxploitation ou un film urbain dans l’esprit de Lalo Schifrin et Quincy Jones. De 1992 à 1998, le label Blue Note (EMI), va publier quatre magnifiques compilations sous le titre Blue Break Beats, qui présenteront le meilleur du groove édité sur le label, avec évidemment des morceaux de Bobbi Humphrey. Ces compositions seront une porte d’entrée pour les personnes qui découvrent (dont votre serviteur) le jazz qui groove, qui fait chauffer les platines et les cuisses accueillantes.



Après deux autres albums studios et un enregistrement Live à Montreux, Bobbi Humphrey quitte en 1977 le label Blue Note pour la major Epic. Malgré les bonnes ventes de disques chez Blue Note, l’argent ne se ramasse pas à la pelle. Sur Epic, elle va y publier trois magnifiques albums plus orienté disco funk. Certes elle jouera toujours de la flûte, mais surtout elle va chanter. Les photos des pochettes de ses albums reflètent bien ce virage disco à la Donna Summer, Anita Ward. Dans le style music club et ballades feutrés, Tailor Made (1977), Freestyle (1978), The Good Life (1979) sont des petites perles plus que recommandé à écouter. A noter sur l’album Freestyle, la présence de Stevie Wonder à l’harmonica sur le morceau d’ouverture Home-Made Jam. Un retour d’ascenseur, car Bobbi Humphrey a jouée de la flûte sur le morceau Another Star extrait du double album culte de Stevie Wonder, Songs In The Key Of Life sortie en 1976. A noter que sur ce fameux album, il y a beaucoup de ténors, dont Herbie Hancock et George Benson.


Après 10 années bien remplis avec la publication de 8 albums studio, la carrière de Bobbi Humphrey sera nettement moins dance. Seulement deux albums, City Beat en 1988 et Passion Flute en 1994 sur son label Paradise Sounds Records. Ce sera l’unique disque qu’elle va publier sur son label. Passion Flute, quel beau titre pour conclure la carrière d’une artiste majeure du jazz funk fusion.


https://www.discogs.com/artist/29960-Bobbi-Humphrey




dimanche 1 janvier 2023

2023 : Bonne année !

 

Bonne et heureuse année 2023, la plus relax, la plus cool attitude possible, évidemment en musique, qu’importe le support, pourvu qu'il soit bon. Alors Johnny, Sardou ou Curtis Mayfield pour la pose, la tenue la plus cool ?