BAIJU BHATT & RED SUN "People of Tomorrow" (Neuklang) – 28 octobre 2022

Tombé dès l’âge de 6 ans amoureux du violon, l’artiste helveto-indien Baiju Bhatt a fait des études de musique classique au conservatoire de Lausanne. Il a étudié le piano et surtout le violon avec deux grandes figures du jazz, Jean-Luc Ponti et Didier Lockwood, mais aussi avec des musiciens indiens, histoire de ne pas couper le lien avec ses origines. Son père, Kriskna Mohan Bhatt est un musicien indien et sa mère Françoise Burger est couturière et professeure en Suisse. Son métissage familial se retrouve dans sa musique, où l’orient et l’occident jouent à chat perché. Depuis 2010 Baiju Bhatt parcours avec son violon, les scènes du monde, a publié de nombreux disques avec divers groupes (SWS, Tim V, The Band Beyond Borders, Six Ring Circus), un album pour Stéphane Edouard et voici People of Tomorrow, son deuxième album avec Red Sun, qui fait suite à Eastern Sonata sorti en 2018. Au sein du groupe Red Sun, il y a le saxophoniste Valentin Conus, le pianiste Mark Priore, le bassiste Blaise Hommage, le batteur Paul Berne et le guitariste Nguyên Lê. Ensuite, pour les besoins de tel ou tel morceau, la famille s’agrandie avec de nombreux invités, des voix féminines, un orchestre à cordes, un big band avec une section de cuivres, oui, le compositeur et arrangeur Baiju Bhatt a vu les choses en grands pour ce nouvel album en technicolor. Ici le jazz nous fait voyager en Orient Express, comme si chaque morceau est une frontière que l’on vient de passer. Entre jazz posé, joué au piano (People of Tomorrow, Postlude), jazz cuivré teinté de funk à la Quincy Jones (Hipnagogia), jazz prog ambient (Inner Nomad),  jazz manouche/world (Belly of Tjhe Whale), jazz sous le soleil de l’Inde (Ananda), jazz fusion oriental (Nataraj), jazz pour une B.O. de film nocturne (Song For Flora), Jazz rock 70 (On The Other Side of The Lake), rien n’échappe à Baiju Bhatt & Red Sun. Tout le long de l’album (70 minutes sans aucune faiblesse),  n’est que belles découvertes, belles rencontres grâce aux arrangements soignés et divers de Baiju Bhatt, qui combine avec style jazz, rock, classique et musique indienne.

Baiju Bhatt & Red Sun seront en concert à Paris au Pan Piper le 28 novembre 2022

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JOHN BARRY "The more things change: Film, TV & Studio Work 1968-1972" (Ace Records) – 25 mars 2022

Des compilations consacrées au compositeur anglais John Barry, il y en a une flopée, dont de nombreuses consacrées à la franchise James Bond l’agent 007. Mais attention ici, ce n’est pas une compilation lambda, car c’est Bob Stanley du groupe indie pop Saint Etienne qui a fait la sélection. Dans le domaine de la compilation, avec son ami Pete Wiggs (également du trio Saint Etienne), il est un orfèvre en la matière, tant son oreille à l’ouïe sûr et raffinée. Grace au label Ace Records, il peut mettre son talent d’écoute sur disques, il y a une dizaine de compilations d’easy listening, de soul, de pop sixties et autres à découvrir pour accompagner vos soirées d’hivers, du moins si cette saison existe encore.

 "Ready When You Are, J.B." (Columbia) - 1970

En tant que fan de John Barry (d’ailleurs qui n’aime pas la musique de John Barry ?), Bob Stanley n’a pas le droit de rater la setlist et là, pour une fois il ne va pas fouiller dans une multitude de disques pour trouver toutes les perles rares, mais juste poser sur sa platine la compilation Ready When You Are, J.B. sortie en 1970 par le label Columbia. Il trouve la sélection (qui contient de nombreux titres rares et d’autres réenregistrés pour ce support) et l’enchainement des titres parfait, ainsi les premiers 11 titres sur les 12 de la version 1970, (le Theme from Born Free est passé à la trappe) ouvrent dans le même ordre The More things change suivi de 11 morceaux choisi avec goût par notre maillot vert de Londres. Parmi les 22 titres, on trouve quelques classiques : Midnight Cowboy (qui ouvre le bal), les James Bond Au Service de Sa Majesté, Les Diamants sont éternels, les thèmes des séries The Persuaders (Amicalement Vôtre chez nous), The Adventurer (L’Aventurier, une série qui n’a pas eu chez nous le même succès qu’Amicalement Vôtre et ses 24 épisodes et non pas 100, malgré les multiples rediffusions à la télé), quant aux autres partitions, ils sont extraits de films moins populaires (Follow Me avec Mia Farrow, Petulia avec Julie Christie, Walkabout de Nicolas Roeg, L’Homme qui venait d’ailleurs !), voir inédit car refusé par la production (The Appointment de Sidney Lumet). Toutes les infos au sujet des compos choisies, sont dans un livret de 20 pages écrit en 2022 par Bob Stanley.  Pendant 66 minutes, on a droit à un enchantement musical avec les cordes à l’honneur, des instants pop de luxe arrangés avec style, inutile de vous faire un dessin, la musique du chef John Barry, c’est du grand art "so British !". Des envolés de violons qui sifflent la brise, de la mélancolie à pleurer, si possible à partager accompagner, des pluies de synthétiseurs à l’acoustique 70, et tout un panel d’envolées mélodiques joués sur divers instruments, selon le besoin, le style de film illustré. Bref, cette compilation est chaudement recommandée aux amateurs de belles B.O. de films échappées des sixties et des seventies, que l’on soit familier ou pas avec la haute couture des grands jours et des longues nuits du grand John Barry. 

https://acerecords.co.uk/the-more-things-change-film-tv-studio-work-1968-1973

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