mardi 2 mars 2021

GAINSBOURG "1928-1991 Vu d’aujourd’hui" Les Inrockuptibles n°1317 – 24 février 2021


Aujourd’hui, 2 mars 2021, cela fait 30 ans que Serge Gainsbourg, le fumeur de Gitane est parti en fumé vers d’autres contrées lointaines, peut-être juste au-dessus de la couche d’ozone situé dans le quartier de Saint-Germain des Prés à Paris. Sa fille Charlotte espère ouvrir au public l’appartement de son père, situé au 5 bis rue de Verneuil Paris 7ème, avant la fin de l’année 2021. Croisons les doigts que son veux soit exaucé pour enfin visiter ce sanctuaire parfumé au Pastis.

Après le HS de Paris Match, parue au mois de janvier, voici le n°1317 des Inrockuptibles entièrement consacré à Serge Gainsbourg. La ligne éditoriale de ses deux hebdomadaires étant différente, si Paris Match a privilégié les photos, pour les Inrocks ce sera les textes écrits par les plumes historiques de la revue : Jean-Daniel Beauvallet, Christophe Conte, Christian Fevret, Stéphane Deschamps, Francis Dordor.

Le n° commence avec le témoignage de quelques personnalités qui on été inspirés par l’Homme à la tête de choux (Gonzales, Beck, Clara Luciani, Geoff Barrow, Neil Hannon, Sébastien Tellier, MC Solaar… ), un article sur le personnage médiatique Gainsbourg/Gainsbarre, avec la question, pourrait-il aujourd’hui faire ses frasques,  à l’époque de l’info en continue, de #MeToo et du livre La Familia Grande de Camille Kouchner dont le sujet sur inceste a porté au débat et aux révélations. La réponse de Charlotte Gainsbourg (page 74), sur le sujet est intéressante. Elle compare la personnalité de son père à Lars Van Trier, elle dit : "Ils ont un côté mauvais garçon". Ensuite, place à des articles sur la discographie « son œuvre » chapitrée par période de création, un sujet sur les BO de films, domaine riche que l’on a mieux découvert après sa mort, grâce aux anthologies publiées par Stéphane Lerouge qui n’est pas interviewé dans ce numéro (dommage). Les BO nous amène à Serge Gainsbourg, acteur et réalisateur, le registre le moins réussi de sa longue et riche carrière. Le numéro s’achève avec les témoignages de Jane Birkin, Petula Clark, Françoise Hardy, Jean-Claude Vannier, Charlotte Gainsbourg, France Gall, Isabelle Adjani, Alain Chamfort, Catherine Deneuve et en apothéose, une interview de 12 pages de Serge Gainsbourg réalisé par Christian Fevret en novembre 1989 pour les Inrocks. Juste une petite réponse pour vous donner envi de lire cette belle interview : "Je n’ai jamais cru à l’amour… Ou par intermittence… Si, j’ai eu quelques collages où j’y ai cru, mais comme je le dis très bien, l’amour physique est sans issue. On va et on vient."

Vous l’avez compris, ce n° hommage de 100 pages est vivement conseillé aux amateurs de l’artiste. De plus le prix est celui d’un paquet de cloque (8.90 euros), lire ou fumer, à vous de choisir !


Chronique du HS de Paris Match ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/01/gainsbourg-pile-ou-face-hs-paris-match.html

https://www.lesinrocks.com/2021/02/25/medias/medias/cette-semaine-dans-les-inrockuptibles-notre-numero-special-gainsbourg/



lundi 1 mars 2021

OLD MOUNTAIN STATION "The Summer Ends" (We are Unique ! Records/Bigwax) – 5 mars 2021


 

Avec leur troisième album nommé The Summer Ends, le groupe parisien Old Mountain Station poursuit son incursion dans l’idéal indé, rayon rock power pop et noisy pop aux couleurs des années 90 (= Dinosaur Jr., Pavement, Cake, Yo La Tengo, Teenage Fan Club). Le chant, comme volontairement hésitant de Thomas Richet, parfois proche de l’effort pour s’échapper du « chanteur qui chante faux sous la douche » est touchant. On pense à la voix de J. Mascis quand il se cache derrière ses longs cheveux devenus grisonnant, ainsi qu’au chant frêle de Kazu Makino de Blonde Redhead.

Formé en 2011, le groupe a su garder sa fragilité, avec un son lo-fi artisanal, relevé avec des mélodies pop bien amenés. Nicolas Recazin vient renforcer le quatuor (guitares, basse, batterie) avec ses claviers. Instruments qui manquaient au groupe selon Thomas Richet : "ça faisait des années que nous rêvions d’avoir un claviériste, on avait même tenté quelques répétitions au fil des rencontres. Sans jamais accrocher. Avec lui, l’entente a été immédiate. Il est plus guitariste que claviériste, mais son enchainement de hooks était justement ce qu’il nous fallait." (Propos extraits de la bio). Par contre, l’apport des synthés restent malgré tout assez discrets, on n’est pas dans la new wave des années 80. Tout au long de l’album, avec ce son indé connoté du début des années 90, il y a de la mélancolie positive qui flotte dans l’air, le tout dans la bonne humeur, avec l’envie d’ouvrir grand les fenêtres et les portes, pour faire entrer la lumière et éclater sa joie. Oui, The Summer Ends, malgré son titre, est un bon album pour faire face à la morosité, et d'aller de l'avant. Enfin à noter qu’après les services de Kid Loco à la production des deux premiers albums, pour celui-ci, le groupe a produit lui-même les 11 morceaux. Et, vue le résultat, ils s'en sont très bien sorti.

Photo © Christian Debbane

https://weareunique.bandcamp.com/album/the-summer-ends-2

https://oldmountainstation.wordpress.com/blog/

http://www.weareunique.fr/artists/old-mountain-station_29/